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Faire du stop

Faire du stop !

Qu’en penses-tu ?

Peut-être que tu es déjà un aficionado du pouce tendu sur le bas-côté des axes routiers, ou peut-être que tu n’as pas vraiment d’avis sur le sujet.

Dans cet article, je partage avec toi mon expérience de la semaine dernière pour te dire pourquoi et comment faire du stop !

Petite remise en contexte.

Il y a quelques semaines, je terminais « Le monde en stop » de Ludovic Hubler. Super bouquin qui te transporte tout autour du globe à travers cette activité relativement peu utilisée : le stop.

À partir de là, j’avais deux choix :

  • Me dire que c’était sympa et penser que le stop c’est pour les autres
  • Essayer !

J’ai choisi la deuxième option 🙂

Comme première approche pour faire du stop, je ne me suis pas attaqué directement au tour du monde en cinq ans comme Ludovic Hubler mais par une balade en France d’une semaine.

L’important, c’est d’expérimenter !

Je me suis donc retrouvé sur les routes pendant 8 jours (dont 6 accompagné), pris 60 voitures (tout pile) et parcouru plus de 2300 km.

Grâce à cette mise en pratique, j’ai pu me faire un avis sur ce que faire du stop implique.

 

Pourquoi faire du stop ?

Bonne question !

Les premières raisons qui me viennent à l’esprit sont les suivantes :

  • Se déplacer. Tout simplement. Atteindre une destination.
  • Rencontrer des gens. Partager des tranches de vie.
  • S’amuser. Voyager au gré des fluctuations de la route et des pérégrinations des automobilistes, vers des destinations approximatives.

On peut ajouter à celles-ci le fait de dépenser relativement peu d’argent : plus de 2300km pour 0€, difficile de faire plus économique !

Pour moi, faire du stop, c’est donc un moyen alternatif de se déplacer qui permet de rencontrer un tas de personnes.

C’est une façon de sortir de sa zone de confort et d’aborder le voyage sous un nouvel angle : découvrir l’Autre en priorité.

Cependant, ce n’est là que mon point de vue et chacun est libre de trouver ses motivations personnelles. Par exemple, tu pourrais vouloir améliorer tes compétences sociales, ta débrouillardise ou encore ta confiance envers les inconnus.

Tout dépend de ton état d’esprit !

À ce stade, tu pourrais me rétorquer que je n’aborde que les côtés positifs et que je néglige les terribles dangers qui peuplent nos villes et nos campagnes.

 

Surmonter les blocages

En fait, ces soi-disant dangers sont surtout psychosomatiques (dans ta tête).

En pratique, les craintes les plus répandues liées au stop sont surfaites.

Et si ma courte expérience ne suffit pas à te convaincre, des centaines d’autostoppeurs et les 1300 véhicules empruntés par Ludovic Hubler pourraient le faire !

Je te propose un rapide tour d’horizon des blocages que l’on pourrait avoir vis-à-vis du stop et l’état d’esprit pour les relativiser et les surmonter.

Faire du stop, c’est dangereux. On ne sait pas sur qui on peut tomber.

Certes. Heureusement, l’écrasante majorité des gens ne sont pas des fous furieux sanguinaires. De plus, quand tu te promènes pour aller acheter ton pain à la boulangerie du coin, tu n’es pas plus à l’abri de tomber sur l’un d’entre eux qu’en faisant du stop !

Attention, je ne dis pas qu’il faut délibérément aller faire du stop en tenue ostentatoire la nuit dans un quartier mal famé.

Si tu fais preuve d’une prudence élémentaire, les probabilités de mauvaises rencontres devraient être extrêmement faibles !

Tu n’es pas obligé(e) de monter dans la première voiture qui s’arrête, sois physionomiste et suis ton instinct !

On n’est pas sûr d’arriver à destination.

En fait, si. La question c’est : en combien de temps !

On passe pour un assisté, incapable de s’acheter une voiture ou de payer le train.

Est-ce que c’est grave ?

Si tu n’as pas beaucoup d’argent, qu’y a-t-il de mal à ça ?

Et si tu en as et que tu souhaites faire du stop par choix plutôt que par nécessité, peu importe que certains ne comprennent pas ta démarche : tu es en train de vivre une aventure originale !

De plus, la plupart des gens que tu rencontreras ne s’arrêteront pas à ce genre de considérations. Inutile de te faire du souci pour l’opinion publique.

Faire du stop, c’est difficile, c’est lent, c’est inconfortable.

Encore une fois, tout est question de point de vue. C’est difficile, pour quelles raisons ? C’est lent si tu es pressé(e). C’est inconfortable selon tes propres standards.

Si tu t’attends à des conditions extrêmes, laisse-toi agréablement surprendre lorsqu’un gros 4×4 de marque prestigieuse t’embarque !

C’est contraignant de dépendre d’autres personnes.

Oui, c’est vrai.

Le truc, c’est que ces personnes, tu ne les aurais probablement jamais rencontrées dans un autre contexte.

Ce sont autant de rencontres qui peuvent te faire vivre des moments que tu n’aurais jamais vécus autrement.

L’objectif de faire du stop réside autant dans les rencontres que dans l’atteinte de ta destination.

Si tu penses de cette manière, alors dépendre des autre n’est plus du tout contraignant, ça devient l’essence même du voyage !

Une fois ces quelques blocages surmontés, il te suffit de quelques techniques basiques pour pouvoir te lancer.

 

Les techniques et l’éthique du stoppeur

Déjà, la première réflexion à se faire en tant qu’autostoppeur(se), c’est de se demander quel type de comportement adopter.

Personnellement, je me fais une image du genre de personnes que j’aimerais prendre dans ma voiture.

Ensuite il me suffit de faire de mon mieux pour coller à cette dernière.

Pour moi, un autostoppeur doit au minimum être poli, propre et agréable.

Ensuite j’attribue de la valeur au sourire, à la bonne humeur et à la disposition à communiquer.

Je partage mes aventures si les gens ont envie de les entendre, ou j’écoute les leurs s’ils ont envie de les partager.

De manière générale, je parle un peu de moi au début (environ 5 minutes) pour détendre l’atmosphère et rassurer mes bienfaiteurs motorisés sur mon identité.

Ensuite, je m’intéresse à eux, à leur vie, leurs habitudes, leurs aspirations. Je pose des questions et réponds aux questions qui me sont posées.

En général les conversations sont très fluides et les récits de certains m’emmènent bien plus loin que ma destination finale !

D’un point de vue plus pratique, l’endroit où se placer pour tendre le pouce joue lui aussi un rôle fondamental.

Les lieux où tu peux avoir un bon contact visuel avec le conducteur sont à privilégier. Par exemple les zones où les voitures sont arrêtées ou presque.

Là, il faut avoir l’air aussi sympathique que possible. Les automobilistes ont seulement quelques secondes pour décider de te prendre ou non. Aie le sourire aux lèvres et tiens-toi droit, salue les gens même s’ils ne te prennent pas.

Peu de personnes ont envie de prendre quelqu’un d’assis qui ronchonne avec une capuche sur la tête !

Les aires d’autoroutes peuvent s’avérer de bons choix de positionnement dans la mesure où tu peux engager la conversation avec les personnes qui s’y trouvent. Reste courtois(e) et sympathique et laisse la connexion se faire.

Sur le bord des routes, pense aussi qu’il faut que les automobilistes puissent s’arrêter. Faire du stop au milieu d’un rond-point est loin d’être optimal.

Ensuite, le panneau qui indique ta destination a aussi une certaine importance.

J’ai remarqué que le panneau « Un peu plus loin, merci 🙂 » remportait un franc succès !

Si tu attends sur le bon axe, il est moins contraignant qu’une destination précise et invite les gens à t’avancer, même s’ils ne vont pas exactement jusqu’à ton point de chute.

De manière générale privilégie les pancartes de type « vers Brest merci » que « Brest » (si tu vas vers Brest bien évidemment petit(e) malin(e) ! Si tu vas à Marseille, le panneau « vers Brest merci » ne te servira pas des masses).

À noter aussi que j’étais accompagné pendant les ¾ du voyage.

Je n’ai pas remarqué de différences de difficulté entre l’autostop seul et à deux.

L’éventuel avantage de stopper à deux est la sensation de sécurité même si en pratique, ça ne change pas grand-chose !

Une dernière recommandation, évite de faire du stop la nuit. On distingue moins bien les visages et les gens seront plus réticents à te prendre.

Si tu mets en pratique ces quelques techniques, le monde de l’autostop et ses formidables leçons de vie s’ouvrent à toi.

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Retrouve d’autres photos du périple sur la page Facebook !

 

L’école de la route

Tout d’abord, faire du stop, ça t’apprend la patience et la persévérance !

Dans certains endroits, lorsque les voitures passent et que les conducteurs feignent de ne pas te voir, que la lumière du soleil commence à se faire de plus en plus discrète et que le froid du soir se met à grignoter tes mollets, alors il faut rester motivé.

Qu’est-ce qui pourrait t’arriver de pire ? Que personne ne te prenne ? Auquel cas, tu pourrais toujours chercher un endroit pour dormir, un hôtel par exemple ou alors te glisser dans ton sac de couchage si tu en as un.

Rien d’insurmontable en définitive ! Rien de grave non plus.

L’important, c’est de rester confiant, de mettre les choses en perspective. Il ne faut surtout pas céder à la panique ni se faire trop de souci, c’est improductif et ça ne sert à rien. Souris, fais ce qui te semble le plus adapté, tout va bien se passer 🙂

Ensuite, faire du stop, c’est un moyen formidable de faire des rencontres.

Ça permet aussi d’améliorer tes compétences sociales, ton art de la conversation et ton habileté à te connecter aux autres.

Sur ton chemin, tu pourras croiser la route de tas de gens dont tu ne soupçonnais pas même l’existence quelques heures plus tôt.

Durant la semaine passée j’ai créé des affinités avec des personnes qui m’étaient totalement étrangères jusqu’alors ! Maintenant, elles existent dans ma réalité.

Je suis encore en contact avec certaines d’entre elles et j’espère les revoir prochainement 🙂

Parmi ces personnes, certaines ont été tellement généreuses que j’ai eu l’opportunité de loger chez elles. D’autres m’ont donné de l’argent sans que j’en demande. Incroyable !

Même les gens qui ont fait un passage éclair dans ma vie lors de cette aventure sont autant d’expériences à prendre en considération.

C’est dans l’ensemble de ces rencontres que réside la richesse du voyage !

Pour moi, c’est vraiment la partie essentielle de l’activité : rencontrer des gens. Partager pour quelques instants la vie d’autres personnes.

C’est se rendre compte qu’il existe plein de personnes intéressantes de partout et que les a priori ne sont pas toujours fondés.

Ça change de l’ambiance de paranoïa que véhiculent les informations !

Ça permet de se rendre compte de ce que les gens ont de meilleur en eux !

Qui prend en stop ?

On m’a posé fréquemment la question.

En tout cas, sur mon échantillon de 60 voitures, je ne peux pas établir de règle absolue.

J’ai été pris par une population tout à fait hétéroclite : jeunes, moins jeunes, vieux. Parfois dans des voitures de standing, parfois dans des tacos ! Par des personnes décontractées ou sérieuses.

Pas mal d’anciens auto-stoppeurs toutefois, car ils savent à quoi s’attendre !

En tout cas, la grande majorité de ceux qui s’arrêtent ont quelque chose en commun, une volonté de rendre service à un inconnu.

Par ce simple fait, ces personnes contribuent, même à une petite échelle à renforcer le lien entre les individus et je pense que c’est une bonne chose.

Merci à tous ceux qui m’ont permis de partager un bout de chemin avec eux.

Combien de temps d’attente en moyenne ?

Je dirais environ 30 minutes en moyenne mais cela ne veut pas dire grand-chose !

En effet, parfois une voiture s’arrête seulement quelques instants après que tu aies dressé ton pouce alors qu’à d’autres moments, il faut attendre plusieurs heures pour que quelqu’un daigne te prendre.

À noter que la géolocalisation joue également. Certaines régions ont été bien plus faciles à traverser que d’autres !

 

En conclusion, faire du stop, ce n’est pas plus dangereux qu’un tas d’autres activités, ce n’est ni inutile ni contraignant si tu es dans le bon état d’esprit.

Faire du stop, ça améliore tes compétences sociales, ça t’apprend la patience et la persévérance, la confiance en toi-même et en l’autre.

Faire du stop, ça te permet de sortir de ta zone de confort et de revisiter ton point de vue sur les inconnus.

Faire du stop, ça t’apprend qu’il y a plein de gens sympas et généreux, heureux de partager une bribe de leur existence avec toi !

Faire du stop, ça te fait prendre conscience que ton voisin est lui aussi un être humain.

Faire du stop, c’est une école de la vie à moindre coût dont tu pourras tirer de nombreux apprentissages.

Faire du stop, c’est possible pour tout le monde, toi y compris !

Le plus difficile, c’est de se lancer. Une fois la première voiture arrêtée et le premier sourire échangé, le doute se dissipe et l’aventure peut commencer !

 

Lecture recommandée : Le monde en stop de Ludovic Hubler

 

Remerciements

Un grand merci à toutes celles et ceux qui ont partagé un fragment d’existence avec moi, que ce soit pour cinq minutes ou plusieurs heures.

Tout d’abord Yoyo, mon acolyte de choc pendant les ¾ du voyage, Thierry et Maria, Reza, Greg et sa super énergie, Jamel le maître du commerce, Isabelle, Florine, Sara et Manu, l’adorable Marie-Christine, Francis le danseur, Yann le sauveur, Marité, super Marion, Omar, Allan l’aventurier, Élodie, Sébastien, le généreux Baptiste, Julia et Mathieu, Frédéric le raconteur d’histoires et tous les autres dont je n’ai pas noté les noms !

Merci


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