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#BN2. Tu ne peux pas tout avoir

Je connais un mec qui gagne 10000€ par mois, qui travaille 4h par semaine, qui a une femme et deux enfants magnifiques et passe l’essentiel de son temps libre avec eux. Il œuvre aussi pour une association caritative et leur fait don de la plus grande partie de ses revenus.

Ah ! Et comme il voyage énormément, il parle couramment 8 langues aussi…

Pas mal hein ! Et toi ? Tu fais quoi dans ta vie ?

L’objectif de cet article, c’est que tu arrives à trouver ton identité au milieu des autres et de la société.

D’abord on va parler de la phase du bouffon du roi.

Ensuite on va parler de la comparaison incessante et du bombardement d’informations.

Enfin on va réfléchir à ta position dans tout ça.

Compte 15 minutes pour lire l’article.

Go !

 

La phase du bouffon du roi

Quand tu nais, tu ne sais pas faire grand-chose.

Et surtout, tu n’es pas capable de subvenir à tes propres besoins.

Tu es totalement dépendant des autres pour survivre.

Tu apprends la vie en imitant les comportements d’autrui et ce qu’on te dit de faire.

Tu apprends à marcher, à parler, à faire caca dans le pot. Bravo !

Petit à petit, tu commences à comprendre que les autres peuvent t’apporter ce dont tu as besoin et envie : de l’attention, des câlins, des bisous, de la nourriture, des jouets.

Tu réalises aussi que si tu ne te comportes pas comme ils le veulent, tu peux être puni : manque d’attention, fessée, privation de dessert, vilain !

À ce moment-là, la stratégie qui se met généralement en place c’est de plaire aux autres pour attirer leurs faveurs et éviter leurs réprimandes.

C’est la phase du bouffon du roi.

C’est la phase qui commence à déterminer tes rapports sociaux.

C’est une phase parfaitement normale pour un enfant de 6 ans par exemple.

C’est aussi une phase dans laquelle certaines personnes restent bloquées jusqu’à la fin de leur vie.

Pour être heureux, je pense qu’il faut sortir, ou tout du moins se distancier, de cette phase.

Et ce n’est vraiment pas facile du tout…

Déjà, selon moi, c’est une phase dont il est quasiment impossible de se libérer avant la vingtaine… voire la trentaine !

Et même après ça, il reste probablement des résidus de bouffon du roi dans nos comportements qui traînent de ci de là.

Pourquoi ?

Parce que pendant toutes les premières années de notre vie, tout nous encourage à répondre aux attentes des autres.

« Mets pas tes doigts dans le nez ! »

« Fais un bisou à Mamie. »

« Viens, on sèche le cours de maths. »

Et c’est comme ça qu’on se retrouve au collège à s’habiller comme sa bande de potes et écouter la même musique pour être bien comme il faut, bien accepté, bien comme les autres. Yeah !

Ensuite on va être médecin ou ingénieur pour que papa soit content. Yeah !

Puis on va se marier avec une fille ou un garçon bien comme il faut et avoir deux enfants pour que maman soit contente. Yeah !

Ou alors, on agit justement en opposition à ce que les autres attendent. Parce qu’on est un rebelle, yeah ! Vive l’âge bête !

On fait le perturbateur en cours de français comme ça on aura l’air d’un dur devant les copains et les copines. Yeah !

On sort avec un badboy ou une grosse biatch parce que ça va faire rager les parents. Yeah !

On arrête ses études parce qu’on est contre la société moderne. Yeah !

C’est le résultat pratique de la phase du bouffon du roi.

On ne vit que par le regard des autres.

On se soucie incessamment de ce qu’on pense de soi.

On n’existe que pour distraire, plaire ou s’opposer à autrui.

C’est crevant.

Puis il y a l’autre…

 

Gilbuche Protogaz est plus fort que toi !

Prenons le gars du début – celui qui a une vie incroyable – et appelons-le Gilbuche Protogaz. Ouep… Gilbuche Protogaz.

Bon, en vrai je ne le connais pas personnellement.

Et je ne sais même pas s’il existe. Gilbuche Protogaz quoi…

L’idée de ce méga-mec, c’est qu’il fait des choses exceptionnelles.

Sa vie est faite d’accomplissements extrêmes dans les termes de la société. Succès financier, familial, intellectuel, ouverture d’esprit, générosité, etc…

Et quand bien même ces qualités ne seraient pas concentrées en une seule personne, on connaît forcément quelqu’un qui « fait un truc impressionnant de ton choix ».

C’est comme ça !

Parmi mes meilleurs amis, il y en a un qui est en train de construire une vie de famille avec sa compagne et ses deux enfants, un autre qui a un boulot de ouf dans une entreprise énorme et élitiste, un autre qui parle couramment chinois.

C’est trop la classe !

Ça fait rêver.

La vérité, c’est que tout a un prix. On en parlera dans un prochain BN !

Concrètement, on est en quasi-permanence bombardés d’informations sur des gens qui font des choses géniales. Vive les réseaux sociaux ! Vive Facebook ! Vive la télévision !

Inévitablement, de temps en temps, on se dit : « Woh ! J’aimerais tellement avoir/faire ça ! »

Et selon comment on se positionne, cette surexposition aux possibilités de la vie, ce n’est pas bon du tout pour le bonheur personnel.

Ce que les autres ont et font, c’est leur propre rêve.

Pour être heureux, il faut réaliser que tu ne peux pas poursuivre le rêve des autres et qu’il faut bien définir ton propre rêve.

Tu ne peux pas tout avoir.

Ce qui nous amène à la troisième partie.

 

Ta place dans tout ça

Quoi que tu fasses, où que tu sois, rien ne t’efface, je pense à toi… – « Pas toi » Jean-Jacques Goldman, 1985

Excusez mon Goldman, ça n’a rien à voir.

Je reprends :

Quoi que tu fasses, je ne pense pas qu’il y ait de meilleures choses à faire que d’autres. Que tu sois un(e) bon(ne) père/mère de famille, un(e) voyageur(se) aguerri(e), que tu aies un business florissant ou autre…

Tu peux être médecin.

Tu peux être SDF.

Tu peux arrêter l’école à 14 ans.

Tu peux ne jamais être allé à l’école.

Tu peux faire deux doctorats.

Dans l’absolu, il n’y a rien de mieux ou moins bien.

Ce qui compte, c’est ce qui stimule tes choix.

Est-ce que tu es médecin parce que tout le monde est médecin dans la famille, même si tu détestes la pression qu’impose ce métier ?

Est-ce que tu es SDF parce que ça te semble sain de te détacher de tous tes biens matériels et que tu es en paix avec cette manière de vivre ?

Ça change la donne là !

De la même manière, est-ce que tu as renoncé à ton amour-propre pour poursuivre ta relation de couple ?

Est-ce que tu as fait une croix sur tes rêves de voyage pour avoir un bon boulot ?

Est-ce que tu te ruines la santé pour ne pas te faire virer de ton taf ?

Je le répète : il n’y a pas de meilleures choses à faire que d’autres.

Je dis juste qu’il faut prendre en compte ce qui motive tes actions.

Par exemple, si tu te régales dans ton taf et que tu y laisses ta santé, ça n’a rien à voir avec le fait de bosser jusqu’à l’épuisement par peur de perdre ta situation.

De la même manière si tu choisis d’être chercheur parce que tu veux comprendre les phénomènes scientifiques, ce n’est pas la même chose que de devenir chercheur pour que tes parents soient fiers de toi ou pour impressionner tes amis.

La phase du bouffon du roi et la comparaison intempestive, ça te défonce ton existence.

Si tu vis pour plaire aux autres ou pour avoir/faire les choses comme eux, tu passes à côté de ta propre vie.

Attention, je ne dis pas que tu ne dois pas t’inspirer des autres pour faire tes choix ni que tu dois être insensible à ce que tes proches attendent de toi.

Je dis que tu dois bien faire attention à ne pas faire tes choix en fonction des autres.

Personnellement, je n’aurais probablement pas voyagé autant si je n’avais pas rencontré des voyageurs qui m’ont fait rêver, je n’aurais pas appris la guitare si je n’avais pas été impressionné par mes amis qui savent en jouer, je n’aurais pas autant fait de basket-ball sans Michael Jordan !

L’objectif de ce #BN2, c’est de te permettre de trouver ton identité au milieu des autres et de la société.

Le challenge est triple :

  • Réaliser pleinement que la phase « du bouffon du roi » est présente dans la vie à différentes échelles – Ça, c’était le rôle de ce que tu as lu jusqu’à présent dans cet article !
  • Déceler à quel point elle a de la place dans ton existence
  • T’en émanciper un maximum

C’est parti pour quelques exercices !

 

Exercices

1. Si tu connais la série des #PC, tu sais comment ça commence !

Et si tu n’y es pas familier, voilà la première chose à faire : procure-toi un petit carnet de réflexion, un genre de calepin que tu peux mettre dans ta poche et balader avec toi. Ce sera ton meilleur allié pour ton évolution.

Parce que simplement lire ces quelques lignes, ça ne va pas changer grand-chose à ta vie. Par contre, faire les exercices, ça peut avoir un impact considérable.

D’ailleurs, pense à lire ça au passage : Le seul moyen d’atteindre tes rêves (probablement la leçon la plus importante que j’ai apprise de ma vie)

 

2. Prends une page vierge et note toutes les choses qui te dérangent et qui ont une place importante dans ta vie, que ce soit en temps ou en intensité.

Ça rejoint un peu les exercices 2 du #PC2 et du #PC4 si tu les as déjà faits.

Par exemple prend note de ton travail ou ton absence de travail, ta vie de couple ou ton célibat, tes loisirs, tes amis, tes rapports familiaux, etc…

Ça pourrait ressembler à ça :

  • Je suis avocat et ça ne me plaît pas
  • Je passe tous mes weekends chez mes parents à 40 ans et j’en ai marre
  • Je sors avec Chantul/Phillop depuis 3 mois et la relation n’est pas sereine
  • Je contribue activement à la vie politique de mon canton et je n’ai pas de temps pour moi
  • J’ai une über-baraque sur la côte d’azur qui me coûte des millions en frais divers

Le but c’est de lister les choses qui prennent le plus d’espace dans ta tête, ton portefeuille et ton existence.

Bien sûr, aucune de ces choses n’est négative en elle-même.

Ça peut être très bien d’être avocat si on est passionné par défendre l’intérêt de ses clients, ça peut être très bien de passer ses weekends chez ses parents à 40 ans si on a une relation forte et complice avec eux, ça peut être très bien d’avoir une très grande maison sur la côte d’azur si on a de quoi se le permettre et en profiter !

Dans cet exercice, il est question de lister les choses qui te pèsent.

Tu peux aussi lister les choses que tu aimes mais c’est du bonus – je l’ai fait la semaine dernière, c’est intéressant aussi !

 

3. Pour chacune de ces choses, identifie pour quelle(s) raison(s) elle est présente dans ta vie. Il peut y avoir une seule ou plusieurs raisons.

Par exemple :

Je suis avocat et ça ne me plaît pas :

  • Parce que c’est le même métier que papi et maman est/était super fière de moi que je l’exerce
  • Parce que ça impressionne les filles/garçons
  • Parce que j’ai suivi Jean-Patoufle après le lycée quand je ne savais pas trop quoi faire
  • Parce que ça paye bien et que je peux m’acheter du super matériel de pêche et c’est ça que j’aime !
  • Parce que j’aimerais devenir juge dans quelques années
  • Etc…

J’ai 40 ans, je passe tous mes weekends chez mes parents et j’en ai marre :

  • Parce que je ne sais pas quoi faire d’autre
  • Parce que je n’ai pas de travail et ça me fait un repas gratuit
  • Parce que ça leur fait plaisir
  • Parce que je n’ai pas de partenaire/d’amis
  • Etc…

J’ai une très grande maison sur la côte d’azur qui me coûte des millions en frais divers :

  • Parce que ma femme/mon mari aime y passer du temps pendant que je travaille
  • Parce que mes associés sont estomaqués par cette maison
  • Parce que mes enfants pensent que je suis un héros
  • Parce que je veux montrer à tout le monde comme j’ai réussi professionnellement
  • Etc…

Tu vois le genre ?

Prends un petit moment pour réaliser pourquoi les choses qui ne te plaisent pas sont présentes dans ta vie.

Tu peux aussi réfléchir à pourquoi les choses qui te plaisent sont présentes dans ta vie.

C’est assez surprenant de se creuser un peu la tête sur le sujet.

 

4. À côté de ces choses, ou en dessous, écris comment tu aimerais qu’elles se passent idéalement.

Je suis avocat et ça ne me plaît pas : J’aimerais ne plus exercer la profession, avoir mon magasin d’équipement de pêche, organiser des sorties avec des débutants, conseiller les amateurs. Ce serait génial.

J’ai 40 ans, je passe tous mes weekends chez mes parents et j’en ai marre : J’aimerais trouver un(e) homme/ femme et sortir en amoureux le weekend. J’en rêve tous les jours.

J’ai une très grande maison sur la côte d’azur qui me coûte des millions en frais divers : J’aimerais utiliser cet argent pour le placer et voyager pendant plusieurs années en renouant mes liens avec mon épouse/mari.

Bien sûr, il y a autant de réponses possibles que d’individus.

Écris ce qui te plairait à toi, sans considérer le jugement des autres !

 

Je sais que ce sont des exercices difficiles.

Ça demande de remettre en question pas mal d’acquis et de sortir des schémas de l’enfance.

Certains n’y arrivent jamais.

Pour être heureux, il faut tout d’abord être conscient de ce que tu fais en fonction des autres qui te rend malheureux.

Puis avoir le courage d’abandonner ces choses-là.

Croire que répondre aveuglément aux attentes des autres va te combler, c’est une erreur qui peut coûter très cher émotionnellement.

Et tu auras beau avoir la vie de Gilbuche Protogaz, si ce n’est pas ce dont tu as vraiment envie, ça ne te satisfera pas pour autant.

Parler 8 langues couramment, ce n’est ni génial, ni ringard. Tu peux très bien apprécier la compétence sans vouloir la faire tienne. Tu peux très bien n’en avoir rien à cirer.

La question c’est : est-ce que tu as envie de le faire ?

Est-ce que tu es prêt(e) à payer le prix pour ça ?

Est-ce que tu veux investir ton temps pour y arriver ?

Ton rêve personnel peut se distinguer de celui des autres et de la société.

Différencier ce qui te rend heureux de ce que tu crois devoir faire, c’est même une condition du bonheur à part entière.

Ton rêve personnel, c’est à toi de le déterminer.

C’est ce qu’on va faire dans le prochain billet.

En attendant, tu peux faire lire cet article à un max de monde. C’est le meilleur moyen pour faire connaître mes idées, et ça peut aider du monde ! Alors merci ! C’est cool 🙂

 

Note : Le #BN3 sortira dans deux semaines environ. (Il y a d’autres articles prévus entre-temps). Fais bien les exercices, ça va dépoter.


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