2013
2013 - Acte 1
L'aventure trépidante de créer ma première boîte
Pif, paf, en deux temps, trois mouvements :
J'étais dans le feu de monter ma première société.
Création des statuts de l'entreprise, déclaration à la chambre de commerce, experte comptable, et toute la magnificence de l'administration française (lol).
Puis, un billet d'avion plus tard, et le temps de dire au revoir à mes potes et à ma famille, je me retrouvais catapulté au Cambodge, avec Jojo, dans une maison gigantesque qui nous servait de bureau professionnel.
La maison était juste dingue : piscine, terrain de volley, parc immense, et la douche la plus grande que j'ai vue de ma vie (la pièce avait la taille d'une chambre !).
On y habitait parce qu'elle appartenait à un contact de Jojo qui était un de nos premiers partenaires business : on bossait pour lui un certain nombre d'heures par semaine, et on était logés, blanchis et nourris en échange.
Et dans un premier temps… c'était juste GÉNIAL !
[Photo]
Mais rapidement, la réalité du taf a rattrapé l'excitation initiale :
On bossait comme des MALADES.
Et au delà du nombre d'heures qu'on passait à travailler…
Vu qu'on avait des clients américains, japonais, français et d'autres, je me retrouvais parfois à me réveiller à 3h du mat pour un coup de fil "urgent" avec l'un d'entre eux à l'autre bout du monde.
C'était épuisant.
En pratique, on passait beaucoup plus de temps à trimer sur les projets de nos clients (et rémunérés en fonction de notre travail donc) que sur notre propre "jeu sur navigateur qui allait me donner ma liberté horaire" ^^.
Donc, j'avais une entreprise… je bossais comme un ouf… mais je ne m'approchais pas des masses de mes rêves de liberté.
Et c'est pour ça qu'après quelques mois de travail forcené, j'ai discuté avec Jojo et j'ai décidé de quitter l'aventure de notre première boîte ensemble.
C'était une époque stimulante et riche en apprentissages, mais elle touchait à sa fin.
J'ai alors emballé mes affaires, pris un bus vers le sud pendant plusieurs heures (avec un karaoké à plein volume non stop durant tout le trajet !), puis je suis sorti, et j'ai marché un peu au hasard, jusqu'à la mer, et je me suis retrouvé seul sur la plage avec mon sac à dos et ma guitare…
2013 - Acte 2
Seul sur la plage avec ma guitare
[Photo]
C'est peut-être un des moments les plus iconiques de l'année 2013 à mes yeux.
J'avais tout laissé derrière moi…
Ma vie en France, ma société de jeu vidéo, et je me retrouvais seul, au Cambodge, dans un petit village sur la côte, assis dans le sable, avec seulement mon sac à dos et ma guitare.
Je n'avais aucune idée de ce que j'allais faire…
…mais j'avais un étrange sentiment de possibilités infinies et un sourire radieux qui s'étendait sur ma face !
En fait, je ne m'étais jamais senti aussi libre de ma vie : aucune attache, aucune obligation, pas de plan précis, j'étais juste un mec au bout du monde avec un sac à dos, une guitare, et des rêves de liberté et de sens.
Après ce moment suspendu dans le temps à profiter de l'air marin…
…je me suis levé, j'ai cherché à louer un scooter, j'en ai trouvé un, et je suis parti en quête d'un logement.
C'est ainsi que je me suis retrouvé résident d'une guest house, dans laquelle j'allais passer plusieurs mois, et où j'allais commencer une folle série d'expérimentations pour gagner ma vie hors du métro-boulot-dodo !
2013 - Acte 3
Ma folle série d'expérimentations pour gagner ma vie hors du métro-boulot-dodo
La guest house était géniale !
Des tas de voyageurs y passaient chaque semaine, et l'ambiance était à l'aventure et à la fête…
Mais mon projet de "gagner de l'argent autrement qu'avec un emploi" dominait quand même tout ça !
Et chaque jour (ou presque, faut pas déconner ^^), peu importe ce que j'avais fait la veille, je passais au moins 4h à bosser sur cet objectif.
Ce que je faisais ?
Déjà, je lisais pas mal.
Parce que je me doutais bien que les idées n'allaient pas apparaitre comme par magie dans mon esprit un beau matin.
Donc c'est à cette époque que j'ai vraiment commencé à lire de manière régulière, au moins 1 ou 2h par jour.
Et c'est comme ça que j'ai découvert mes premiers bouquins d'entreprenariat et de dèv perso (même si je déteste ce terme…) : la semaine de 4h, le pouvoir du moment présent, Vipassana, etc…
C'était une période fascinante : je découvrais tellement de nouvelles choses dans les livres, et je vivais tellement de choses au quotidien.
J'allais explorer les îles environnantes, je faisais des escapades en scooter cross sur des chemins de terre, j'allais plonger de nuit dans le plancton phosphorescent, et je rencontrais tellement de nouvelles personnes, de tout horizons, c'était dingue.
J'ai donné des cours de français en bénévole pour une ONG, je suis devenu pote avec un moine bouddhiste avec qui je pouvais parler des heures (de philosophie et de bouddhisme) et j'allais le voir à son temple chaque semaine, j'ai gagné une moto au poker (lol, faudra que je raconte cette histoire un jour), j'ai appris (approximativement) le khmer et fait un tas d'autres choses.
Ensuite, même si lire était instructif, ce n'était pas ça qui allait mettre des sous dans ma poche…
Donc j'ai expérimenté !
Et en mettant en applications mes lectures, en tâtonnant, j'ai créé un business de chemises sur mesure, un business d'exportation de poivre, un autre business de jeu vidéo pour mobile, et des tas de petites choses à côté…
[Photos]
Résultat ?
Certaines de ces entreprises ont été rentables… et d'autres m'ont fait perdre pas mal d'argent ^^
Mais c'était globalement fun et stimulant !
Et surtout… SURTOUT :
J'ai appris que j'étais CAPABLE de gagner de l'argent autrement qu'avec un emploi !!!
Et ça, c'était libérateur.
Le reste de l'année 2013 a été parsemé d'autres aventures et d'autres expérimentations, des amis de France sont venus me voir, ma famille aussi, je me suis fait de bons amis sur place (dont certains avec lesquels je suis encore pote à ce jour) et j'ai visité quelques pays aux alentours.
C'était une période magique… jusqu'à ce qu'à la fin de l'année je rentre en France… et que je me bouffe un bon gros retour de réalité dans la tronche !
2014
2014 - Acte 1
Un bon gros retour de réalité dans la tronche
Deux mille quatorze, j'étais de retour in Fwance.
C'était l'hiver.
Il caillait.
Et après un an et quelques mois passés sous le cagnard de l'Asie du Sud-Est à expérimenter des tas de choses pour gagner ma vie hors du métro-boulot-dodo et vivre des aventures palpitantes…
Le retour au bercail était pour le moins… hardcore de sa mère
(pour utiliser le terme scientifique).
Je n'avais pas de chez moi, donc j'habitais chez mes parents.
Et à ce moment là, parler de mes projets à ma famille ou à mes potes n'était pas facile…
Comment dire :
Je n'avais pas de boulot, et aucun désir d'en trouver un.
Je parlais de créer des petits business, principalement en ligne, voyager autour du monde, et gagner ma vie comme ça.
Mes parents ne comprenaient pas vraiment ce que je voulais dire par là, ni si c'était vraiment viable de gagner sa vie autrement qu'avec un emploi ou une entreprise "classique" (boulangerie, bureau de tabac, restaurant, etc…), et surtout depuis n'importe où autour du monde, vu que PERSONNE ne faisait ça dans notre entourage…
Donc ils s'inquiétaient un peu de l'avenir de leur fils…
Et c'était la même chose du côté de mes potes…
Certains m'ont même avoué plus tard qu'ils pensaient que j'avais complètement pété un câble à cette époque X-D
"Je sais pas si c'est possible ton truc", "Sois réaliste", "Il était bien quand même ton ancien job, non ?", etc…
J'avais l'impression d'avancer à contre courant, dans le brouillard, et avec des chaînes, mais je ne me démontais pas pour autant :
Parce que mes expérimentations de l'année passée m'avaient démontrées que je POUVAIS gagner de l'argent autrement qu'avec un job, et je comptais bien continuer comme ça !
Mon plan : mettre les bouchées doubles sur mes projets et concrétiser quelque chose qui me donne à la fois un revenu régulier et une liberté horaire et géographique.
Le projet qui me semblait le plus prometteur à cette époque ?
La création d'un jeu vidéo sur mobile.
Avec deux amis à moi comme partenaires.
L'idée, c'était de créer entièrement un jeu vidéo sur mobile, avec un système de vente d'objets dans le jeu, puis de le mettre en vente et d'en tirer des dividendes pour le reste de notre vie !
En gros… un peu le même système que le jeu sur navigateur de Gégé… mais sur mobile ! Et ouais my dear, on était en 2014 là, on était MODERNES !
Donc pour se focaliser sur la création du jeu (et pour voyager de nouveau), quelques semaines plus tard, avec mes deux amis qui bossaient sur le projet, on prit un nouveau billet d'avion, et on bondit au Maroc.
Je ne le savais pas encore mais j'allais découvrir de nouvelles pistes inattendues pour gagner ma vie hors du métro-boulot-dodo !
2014 - Acte 2
De nouvelles pistes inattendues pour gagner ma vie hors du métro-boulot-dodo
Nous voilà installés au Maroc.
La vie était douce, on mangeait bien (et beaucoup !), et même si on profitait pas mal du pays : on passait aussi un max de temps à bosser sur le jeu vidéo.
Les journées s'enchaînaient, entre boulot intensif, balades dans la médina, à la campagne ou à l'océan, rencontres, marchés colorés, restaurants, et moments tranquilles sur le toit de notre appart, à jouer de la guitare et profiter du soleil.

À cette période, j'avais mis en arrière plan la plupart de mes autres projets, et je me focalisais surtout sur le jeu.
Pour l'instant, il ne nous rapportait pas un kopek, mais j'avais bon espoir pour le jour du lancement !
Normalement, il devait être terminé d'ici deux ou trois mois.
Mais pour ne pas mettre tous mes œufs dans le même panier, je continuais tout de même mon habitude de lecture régulière que j'avais prise l'an passé (toujours 1 à 2h par jour)…
Et au hasard de ces lectures, sans crier gare…
Je découvrais deux choses qui allaient avoir un impact énorme sur mon avenir professionnel :
Le blogging et le sommeil polyphasique.
Les deux me semblaient assez ouf :
Déjà, l'idée de gagner ma vie en tenant un blog était séduisante : pouvoir faire ça de n'importe où, avec un potentiel financier corrélé à la taille de l'audience (donc multipliable), et une déconnexion entre temps de travail et revenus = NOICE !
Et ensuite, l'idée de dormir beaucoup moins sans manquer de sommeil me permettrait d'accomplir et concrétiser un tas de choses beaucoup plus vite.
Donc ni une, ni deux, j'alliais l'apprentissage à la pratique et je créais un premier blog qui parlait de notre jeu vidéo.
Et en parallèle de ça…
Je me lançais dans le sommeil polyphasique et je créais un blog un peu plus personnel pour relater mon expérience et partager ma philosophie de vie : pleindetrucs.fr.
C'était une simple idée, une simple envie d'essayer, comme ça, sur un coup de tête, qui m'avait pris seulement une demi-journée à mettre en place…
…et ça allait changer ma vie à un point que je ne pouvais pas imaginer !
Mais l'heure n'était pas encore aux réjouissances.
J'avais du pain sur la planche.
Autant sur le jeu vidéo que sur ces nouvelles pistes parallèles.
Et ce qui m'attendait pour le moment, c'était du sang et des larmes… et les prémices d'une nouvelle vie pro.
2014 - Acte 3
Du sang et des larmes et les prémices d'une nouvelle vie pro
Juste après le Maroc, je suis rentré in Fwance.
Et le moins qu'on puisse dire, c'est que ça a été… intense !
Vu que j'étais bien décidé à repartir, plutôt que de chercher un logement, j'ai oscillé entre chez mes parents, chez des amis, et des locations temporaires.
Ce qui a créé pas mal de moments bien funs (collocs improvisées)… mais aussi pas mal de galères et de situations délicates (les gens ne comprenaient toujours pas ce que j'essayais de faire et ils pensaient que j'allais finir sous les ponts avec mes conneries de vivre "libre du métro-boulot-dodo" !).
Mais peu importe où je me trouvais, je bossais beaucoup :
Sur le jeu vidéo et sur le blog principalement, mais aussi sur d'autres projets ponctuels de temps en temps pour renflouer les caisses :
Je découvrais le freelancing à l'époque, et ça me permettait d'avoir des rentrées d'argent plus costaudes en faisant des sites internet ou des montages vidéos.
Donc c'était bien utile parfois d'un point de vue flouzal, même si je n'avais aucune envie de faire ça sur du long terme !
Parce que, même si ça me permettait d'avoir une vie de travailleur indépendant sans patron, ça manquait un peu de "sens" à mon goût, et ces revenus étaient toujours corrélé à mon temps de travail = pas la liberté à laquelle j'aspirais !
Du coup, j'ai passé l'année à faire cohabiter boulot intensif et expériences de vie :
Parce que bien entendu… l'objectif de quitter mon emploi, c'était de pouvoir VIVRE un tas de choses plutôt que d'être enfermé dans un bureau, et maintenant que je le pouvais, j'allais pas m'en priver !
Puis comme je ne dormais pas beaucoup (cf. sommeil polyphasique), j'avais le temps de bosser un max ET de faire plein de trucs (oh yeah !) à côté.
Donc j'ai traversé la France en stop d'un bout à l'autre, du Sud-Est à la Bretagne, puis de la Bretagne à l'Espagne, j'ai discuté avec des centaines et des centaines de personnes, souvent des inconnus, pour connaître leur vision de la vie, du travail, de ce qui était important pour eux… et c'était fascinant (même si la plupart ont dû penser que j'étais maboule vu que c'est pas forcément les conversations qu'ils avaient tous les jours… et encore moins avec un inconnu !).
J'ai rempli des tas de carnets avec des notes diverses et variées sur la vie, sur nos attentes, nos désirs, nos passions (ou leur absence), et les rationalisations qu'on se donne pour faire ou ne pas faire les choses.
Tout en bossant un max sur le jeu et le blog.
Donc c'était intense indeed.
Et j'avais hâte que notre jeu vidéo sorte… mais plus la date qu'on s'était fixés pour la sortie approchait… plus il semblait y avoir de boulot.
Jusqu'à ce qu'un jour… je passe l'appel fatidique :
Après avoir reporté l'échéance encore et encore, je me retrouvais une fois de plus au téléphone avec mes partenaires sur le projet.
Ce jour là, en faisant un énième point sur nos avancées… et malgré nos réticences à l'admettre… il fallut faire face à la réalité :
On avait vu les choses en beaucoup trop grand et à moins d'embaucher une armada d'autres programmeurs (ou d'y passer des mois ou des années de plus)… le jeu ne verrait jamais le jour.
Alors on décida d'y mettre un terme.
Ça a été un coup dur.
Un trou dans le cœur.
Des mois de travail, d'énergie, de temps et d'espoir… tout s'est évaporé en un appel.
Le projet était mal calibré, c'était entièrement de notre faute, et on en payait les frais.
Mais malgré la frustration, le temps n'était pas à la défaite.
Non.
Il y avait bien trop d'enjeux : le reste de ma vie.
Je ne pouvais pas m'arrêter là, baisser la tête et retourner prendre un job.
C'était hors de question.
Du coup, j'ai reporté toute mon attention sur le blog :
Je me levais tôt et j'écrivais tous les jours.
Des milliers et des milliers de mots.
Avec régularité.
Pendant des semaines et des semaines.
Ça demandait une discipline furieuse.
Puis un beau jour, vers la fin de l'été…
Alors que je commençais à avoir une belle petite audience…
Et sans trop savoir à quoi m'attendre…
J'ai placé mon premier lien affilié dans un article…
Et je suis allé manger chez mes parents…
Je me souviens de ce moment comme si c'était hier :
Un peu avant le repas, je jetai un œil à mes emails et je vis…
Ma toute première notification de paiement déconnectée de mon temps de travail : 70 centimes d'euros.
Je bondis de ma chaise, levai les deux poings au ciel et me mis à cavaler en cercle autour de la table en poussant un cri guttural de triomphe.
Ma mère, en train de faire revenir des oignons, leva la tête d'un air interrogateur :
"Qu'est-ce qui t'arrive ?"
"J'AI GAGNÉ 70 CENTIMES AVEC MON BLOG !"
"Euh… c'est bien mon chéri…"
Ok, 70 centimes, c'était que dalle ^^
Mais dans ma tête, c'était la lambada :
Parce que c'était la preuve que ça fonctionnait, et que je pouvais le faire.
Et enfin, après tous ces efforts, toutes ces expérimentations, je voyais les prémices d'une nouvelle vie pro qui pointait le bout de son nez.
C'était loin d'être gagné d'avance, mais j'étais motivé à bloc, et j'allais commencer à prendre le blogging vraiment au sérieux !
2014 - Acte 4
Quand j'ai commencé à prendre le blogging vraiment au sérieux
Donc je venais de faire ma toute première vente décorrélée de mon temps de travail grâce à mon blog.
Et j'étais comme un fou : le sentiment de pouvoir gagner de l'argent virtuellement à l'infini APRÈS avoir créé quelque chose était incroyable !
Concrètement :
J'avais publié un article et j'avais mis un lien affilié dedans… puis mes lecteurs avaient lu l'article… et certains étaient passés par mon lien affilié pour faire un achat… ce qui m'avait apporté quelques centimes…
Mais le plus beau dans l'histoire, vu que l'article était en ligne sur mon blog et accessible… c'était que d'autres lecteurs pourraient le découvrir plus tard, même pendant des années, et chaque achat via mon lien affilié me rapporterait un peu d'argent !
Le potentiel était énorme !
(Note : les liens d'affiliations sont des liens avec un identifiant personnel vers des offres que je recommandais, par exemple des livres, du matériel de voyage ou des caméras, et lorsque les gens passaient par ces liens et faisaient des achats, je touchais une minuscule commission.)
Du coup, j'ai continué dans cette direction.
J'ai continué d'écrire, et j'ai mis d'autres liens affiliés dans mes articles.
Et je commençais à faire régulièrement des ventes.
Mais bon…
Les sommes gagnées étaient minuscules !
Et à coup de quelques centimes de revenus à chaque fois…
C'était pas ça qui allait remplir durablement mon compte en banque !
Du coup, il fallait que je passe au niveau supérieur si je voulais que ça devienne viable professionnellement.
Mon plan était le suivant :
D'une part, continuer de publier des articles et des emails pour faire grandir mon audience, parce que plus de gens me suivraient, plus je pourrais faire de ventes (ça me paraissait cohérent)…
Et d'autre part… trouver un moyen d'avoir des revenus plus costaud que ces quelques centimes d'affiliation !
C'était surtout ce deuxième point qui m'intéressait (parce que je me débrouillais déjà pas mal pour faire grandir mon audience).
Du coup, j'ai commencé à faire quelques recherches sur le web, et j'ai trouvé la solution la plus communément acceptée dans le milieu du blogging pour passer un cap financier :
L'étape suivante était de créer mes propres offres et les vendre directement.
Ok… ok… intéressant…
Le seul hic ?
J'AVAIS AUCUNE IDÉE DE CE QUE J'ALLAIS BIEN POUVOIR CRÉER !!!
Parce que c'était bien fun d'écrire, de partager mes expériences et mes idées, et de recommander de temps en temps un bouquin qui m'avait plu ou le sac à dos que j'utilisais…
…mais c'était une toute autre chose de CONCEVOIR une offre spécifiquement pour mon audience et de la mettre en vente !
C'était pas le même boulot, pas la même implication, pas le même enjeu : c'était investir à nouveau du temps, de l'énergie, et de l'espoir dans un projet qui n'avait aucune garantie de succès au final.
Bref : c'était prendre le blogging vraiment au sérieux.
Du coup, j'ai commencé à me creuser furieusement les méninges sur le sujet : qu'est-ce que j'allais bien pouvoir proposer comme toute première offre sur mon blog ?
J'avais envie de parler de tout et de n'importe quoi.
Je ne savais pas vraiment dans quelle direction aller.
Alors j'ai fait ce qui me semblait le plus logique :
J'en ai parlé directement avec les intéressés : mes lecteurs.
Puisque c'était pour eux que j'allais créer cette offre.
Donc j'ai échangé par email avec des dizaines et des dizaines de lecteurs, pendant plusieurs semaines, pour comprendre ce qui les intéressait le plus dans mes écrits, ce que je leur apportais, et c'était super instructif.
Et même si je n'avais pas encore UNE réponse claire qui émergeait du lot, je commençais à entrevoir plusieurs options intéressantes.
Et c'est quelques semaines plus tard que je me suis fixé sur un choix, lors d'une discussion avec un ami blogueur.
Pour te donner un peu de contexte :
Au fil de mes écrits, j'avais sympathisé avec pas mal de gens du milieu du blogging (dont certains avec lesquels je suis encore pote à ce jour !).
Et régulièrement, je discutais avec eux dans ce qu'on appelait des "mastermind" : on se passait un coup de fil très informel et on partageait nos avancées, nos challenges, et les choses qu'on comptait mettre en place d'ici notre prochain appel.
Puis on se donnait des conseils, on s'encourageait, on s'aidait un peu comme on pouvait les uns aux autres, histoire de se serrer les coudes dans cette aventure du blogging.
La plupart de mes potes blogueurs étaient d'un niveau à peu près similaire au mien (quand je dis "niveau" je parle de la taille de l'audience et des revenus), mais j'avais aussi quelques potes qui étaient bien plus avancés que moi, avec qui je parlais beaucoup plus rarement, et qui vivaient très bien du blogging.
Et c'est justement en discutant avec un de mes potes blogueur "avancé" (qui passa à la TV quelques années plus tard) que j'affinais mon choix d'offre.
Au milieu de toutes les options que j'envisageais pour la création de mon offre, il y en avait une qui lui semblait évidente :
J'avais passé l'année 2014 à expérimenter différents types de sommeil polyphasique, j'en parlais sur le blog, et des tas de lecteurs me posaient des questions à ce propos…
C'était un sujet suffisamment spécifique pour être traité dans une offre dédiée, et c'était un signal assez fort qu'il y avait une demande !
Donc d'après lui, un bouquin sur le sujet serait parfait.
CQFD.
Pour moi ?
Le sommeil polyphasique était surtout une expérience personnelle.
Je me régalais à comprendre comment fonctionne notre sommeil et comment on pouvait dormir moins, mieux, tout en ayant un max d'énergie.
Et même si créer une offre à ce propos était l'une des options que j'avais envisagées en discutant avec mes lecteurs…
J'avais un peu de mal à imaginer que je pourrais transformer cette expérience perso un peu improbable en une véritable source de revenu !
Pourtant… ça avait du sens d'écrire un livre sur le sujet :
Déjà, on me posait des tas de questions sur le sommeil polyphasique, et j'avais même été interviewé à ce propos…
Ensuite, j'avais passé des heures à expérimenter moi même (et je continuais de le faire), à discuter de sommeil polyphasique dans des groupes spécialisés et avec mes lecteurs, à lire des retours d'expériences d'autres dormeurs polyphasiques et en parler avec eux, à me renseigner sur les impacts et subtilités de ce mode de sommeil dans des publications scientifiques et des thèses sur le sujet (notamment sur le site de Harvard, vu qu'il n'y avait quasiment que dalle en français à l'époque)…
Donc, le moins qu'on puisse dire, c'est que petit à petit, sans m'en rendre compte, j'étais devenu callé sur le sujet !
Mais ça me semblait quand même intimidant d'écrire un bouquin…
Sérieux… Écrire un livre ?
Ça me paraissait une tâche titanesque !
Je pensais PEUT-ÊTRE en être capable, mais ça me semblait tendax du sliboulax comme on dit (ok, personne dit ça !).
Mais bon…
Mon pote blogueur avait l'air confiant du potentiel, il était beaucoup plus avancé que moi, et c'était l'évolution logique de ma carrière de blogueur.
Donc si je voulais avancer dans cette voie, je n'avais pas le temps de piétiner sur place pendant des plombes, il était temps d'avancer, il était temps de CRÉER :
J'allais écrire un livre sur le sommeil polyphasique et le vendre sur mon blog !
Je ne savais pas où tout ça aller me mener, mais j'y allais de pied ferme.
Et c'est ainsi qu'au courant de l'automne, je commençais à rédiger mon premier livre, bien décidé à concrétiser mes rêves de liberté professionnelle…
Mon nouvel objectif pour la suite : gagner ma vie en tant que blogueur !
2015
2015 - Acte 1
Nouvel objectif : Gagner ma vie en tant que blogueur
Plongé dans mon blog et l'écriture de mon bouquin sur le sommeil polyphasique, la fin 2014 est passée à toute allure.
Et une fois les fêtes de fin d'année en famille terminées…
Vu que c'était le mode de vie auquel j'aspirais… et que je POUVAIS le faire… je n'avais qu'une envie… retourner au soleil et vivre de nouvelles aventures !
Direction : l'Amérique du Sud.
Le plan était simple : continuer de bosser comme un ouf sur le blog et l'écriture du livre ET découvrir l'Amérique du Sud en même temps !
Donc, à l'aube de deux mille quinze, j'atterrissais au Chili, mon espagnol était médiocre, et (après quelques péripéties pendant mes recherches d'appart) je posais mes valises dans une colloc à Santiago pour quelques mois (avec des collocs qui ne parlaient pas un broc ni d'anglais ni de français ^^).
Et j'étais bien décidé à passer au niveau supérieur en tant que blogueur :
Ça faisait maintenant plusieurs mois que je bossais sur l'écriture du guide polyphasique…
…et en parallèle de ça, je continuais de publier des articles et des emails pour faire grandir mon audience.
Et le livre avançait bon train.
Je profitais aussi d'être au Chili pour découvrir Santiago, et partir de temps en temps explorer les alentours, de la côte Pacifique à la cordillère des Andes, jusqu'aux volcans dans le sud.
[Photo Volcans]
C'était magnifique, mais c'était une période assez stressante aussi :
Je ne savais pas si cette première offre sur laquelle je passais tellement de temps allait me rapporter quoi que ce soit au final, ni si elle allait vraiment plaire à mon audience…
Et je voulais que le guide soit parfait :
Suffisamment vulgarisé pour être simple et agréable à lire, et suffisamment poussé pour être utile et concret.
Je passais aussi du temps sur la forme et je travaillais la mise en page et "l'ambiance" que je voulais créer (notamment en intégrant des citations contextuelles sympa pour illustrer et étoffer certains propos).
L'objectif était de concevoir un guide concis et pratique pour rendre l'expérience de sommeil polyphasique facilement accessible à tous ceux qui voulaient essayer.
Histoire qu'ils n'aient pas à se prendre la tête à chercher pendant des heures sur des sites spécialisés (souvent dans des articles au jargon scientifique) toutes les infos utiles et pertinentes pour la mise en place de leur premier rythme poly.
Donc c'est entre exploration du pays et rédaction passionnée que je passais mes premiers mois en Amérique du Sud.
Jusqu'à ce que le guide soit enfin prêt…
Et que je sois sur le point de le mettre en vente.
C'était potentiellement le premier grand tournant de ma vie de blogueur.
Après 6 mois de travail, le livre était enfin terminé.
Peaufiné grâce à des centaines de feedbacks de lecteurs. Relu et corrigé par une dizaine de personnes (pour corriger les fautes et éclaircir les passages qui manquaient de clarté). Et même validé financièrement par plusieurs pré-commandes (puisque des lecteurs m'avaient acheté le livre avant sa sortie officielle).
Le temps n'était plus à la conception, il était à la publication.
J'avais la boule au ventre…
J'étais sur le point de rendre accessible à toute mon audience ma toute première CRÉATION décorrélée de mon temps de travail (le travail était fini, et les revenus potentiels allaient commencer) : un guide pour mettre en place un rythme de sommeil polyphasique…
Et je n'avais aucune idée de comment ils allaient l'accueillir.
J'habitais encore à la colloc Chilienne à l'époque, et je me souviens du moment où j'ai envoyé le mail pour dire "Le guide polyphasique est dispo !".
Avec le décalage horaire, je l'avais programmé le soir, avant d'aller me coucher, pour qu'il parte le lendemain matin en France.
Et je m'étais réveillé tôt le jour J… sans regarder ma boîte mail pour autant.
En fait, je ne voulais pas regarder mes mails tout de suite :
Je me disais qu'il fallait que j'attende au moins jusqu'à la fin d'aprem (l'équivalent du soir tard en France avec le décalage horaire) pour regarder si j'avais fait des ventes, histoire de voir les résultats en une seule fois. Du coup, j'avais éteint mon tel, et je l'avais laissé dans la chambre pour ne pas me laisser tenter.
Pendant toute la matinée, je marchais de long en large dans le grand salon de l'appart, puis je me posais sur la terrasse (qui donnait sur une immense avenue piétonne), les yeux dans le vague, un demi-sourire en coin, et l'impression de vivre un instant suspendu dans le temps.
Puis je recommençais le cycle : marcher en rond, m'asseoir sur la terrasse… pendant jsépakombien de temps.
Puis en milieu d'après midi, je décidai de sortir faire un tour au parc à côté de chez moi pour m'occuper l'esprit.
Et c'est seulement en rentrant de cette petite balade que j'ouvris ma boîte mail.
Je m'installai devant mon ordinateur.
J'ouvrai ma boîte mail.
Je clignai des yeux.
Et je vis un tas d'emails en provenance de mon logiciel ayant pour titre : "Un guide polyphasique vendu".
Donc j'aimerais te dire que j'ai sauté au plafond et tout le tintoin…
Mais en fait, bizarrement (ou pas ?)…
J'avais juste un simple soulagement.
J'étais soulagé que ça ait marché… tout ce travail… toutes ces attentes… ça avait enfin porté ses fruits.
Rationnellement ?
Je me disais que c'était génial… que c'était prometteur… mais je n'étais pas hyper excité pour autant :
C'était seulement le jour du lancement, et je ne savais pas si ça allait continuer comme ça niveau ventes… ni si les nouveaux acheteurs allaient AIMER le bouquin.
Mais en tout cas, ça me faisait un revenu solide pour ce mois-ci.
Et si ça continuait comme ça, ce serait fantastique !
Mais seul l'avenir me le dirait ^^.
Et fort de cette expérience de premier lancement prometteuse…
Je me détendais pas mal et je commençais une toute nouvelle partie de mon aventure.
Je quittais le Chili, avec mon sac à dos et ma guitare (ouep… je trouve toujours une guitare où que j'aille… et souvent dans des situations complètement improbables, il faudrait que j'écrive un article "Moi et mes guitares" juste à ce sujet, ce serait marrant !).
Maintenant que j'avais constaté que je pouvais générer un véritable revenu avec mon blog, j'allais passer au niveau supérieur : "blogueur : niveau 2" en somme, et partir pour d'autres aventures en Amérique du Sud !
2015 - Acte 2
Blogueur : Niveau 2 et autres aventures en Amériques du Sud
En cours d'écriture !