Salut les zouzous !
Il y a quelques heures, alors que je laissais librement valser mes doigts au rythme de mes pensées, je me suis surpris à mettre des mots sur un sentiment extrêmement sensible : l’Amour.
Je parle ici spécifiquement de l’amour romantique. C’est-à-dire lié à la relation amoureuse et aux émotions qui y sont relatives.
Lorsque j’emploierai le terme « romantique » ailleurs dans l’article, c’est de ça dont il sera question, pas de l’amour genre fleur-bleue ni de l’amour universel (qui sera probablement abordé prochainement).
Ces idées qui ont jailli de manière aussi inattendue que spontanée sont encore fumantes et sauvages, pas encore polies ni tempérées. Elles pourraient bien changer dans les jours qui viennent.
C’est pourquoi, une fois votre lecture terminée, je serais curieux de connaître vos opinions sur le sujet pour permettre de le faire évoluer.
Trêve de tergiversation, passons au thème abordé !
Vos besoins
Chaque personne a des besoins naturels, vous y compris.
Premièrement d’ordre primaire comme manger boire et dormir.
Ce sont les besoins qui permettent de rester en vie.
Puis secondaires. C’est-à-dire non-vitaux mais qui contribuent toutefois à l’équilibre personnel et à l’épanouissement.
Parmi ces besoins, on compte la sécurité, le rôle au sein du groupe et de la société, la considération des pairs, l’estime de soi et bien d’autres, plus ou moins subtils.
Si ça vous chante, vous pouvez faire l’analogie avec la pyramide de Maslow mais ne vous formalisez pas dessus pour éviter de faire l’amalgame.
La relation amoureuse vise aussi la satisfaction de certains besoins spécifiques.
Par exemple les besoins de complicité, de rire, de tendresse, de sexe, d’avoir une bonne image de l’autre, d’avoir une bonne image de soi-même, etc…
On peut vulgariser de cette manière :
Vos besoins relationnels = complicité + rire + tendresse + bon sexe + bonne image de l’autre + bonne image de soi-même
Bien sûr, vous pouvez ajouter ou enlever des critères selon votre convenance. Ceux énumérés ci-dessus sont juste des exemples.
Ne vous formalisez pas sur l’aspect mathématique de la formule. Chaque facteur est bien plus sensible que de simples données. L’équation précédente permet juste une visualisation explicite de la situation pour communiquer mon idée.
Pour vivre une vie épanouie, il faut que ces besoins soient satisfaits.
Combler vos attentes
Dans l’exemple précédent, vous pouvez constater qu’une partie des besoins romantiques peuvent être comblés autrement que par la relation romantique.
Vous pouvez accéder au rire avec vos amis ou en regardant des films et des vidéos.
Vous pouvez avoir une bonne image de l’autre selon votre convenance puisque cela ne dépend que de votre propre perception !
Vous pouvez avoir une bonne image de vous en fréquentant des gens qui vous apprécient ou alors en vous illustrant dans certains domaines sociaux, physiques ou professionnels.
Vous pouvez être complice avec vos proches.
En déduisant les besoins non-exclusifs à la relation romantique, et en se conformant aux normes sociales, on tombe sur deux attributs intimement liés à la relation romantique : la tendresse et le sexe.
Il est généralement admis dans notre modèle de relation amoureuse occidental que la tendresse et le sexe sont des pratiques exclusives au couple.
Pour nuancer le propos, on peut prendre en compte d’autres éléments qui vont à l’encontre du conditionnement standard :
Certains acceptent que l’on puisse trouver de la tendresse à l’extérieur de la relation romantique.
Certains acceptent le sexe à l’extérieur du couple.
C’est juste une question de perception !
Au final, peu importent les besoins que vous attribuez à votre relation amoureuse.
Peut-être que pour vous le rire est inhérent au couple alors que le sexe ne l’est pas ? Ce serait assez anticonformiste mais pourquoi pas !
L’objectif de cette partie est simplement de prendre conscience que vous avez des attentes et que vous octroyez à certaines personnes le pouvoir de les combler.
En soit, c’est tout à fait normal, c’est même l’intérêt principal des interactions sociales.
Le grand changement, c’est lorsque votre esprit commence à associer exclusivement une personne à la satisfaction de certains besoins.
L’association exclusive
Hoho ! C’est là que les choses se corsent 🙂
Éventuellement, à un certain moment de la vie, quand vous êtes en relation romantique avec une personne, vous pouvez faire un transfert émotionnel :
Vous établissez alors que la personne avec qui vous êtes en couple (ou pas d’ailleurs) est la seule à pouvoir combler certains besoins.
Note : comme je le disais précédemment, le but des équations mathématiques qui suivent n’est pas de décortiquer le sentiment mais plutôt d’exposer mon idée d’une manière claire et facilement visualisable.
On arrive donc à l’équation suivante :
Besoins relationnels = complicité + rire + la personne en question (Cunégonde par exemple) + bonne image de l’autre + bonne image de soi-même
Si vous attribuez toute la satisfaction de vos besoins exclusivement à cette personne, vous pouvez même en arriver à ce point :
Besoins relationnels = Cunégonde
Est-ce que vous voyez l’importance de cette association ?
Le besoin en soi n’existe plus. On a maintenant besoin de la personne !
Tant que la personne comble les besoins en question, le système continue de fonctionner.
Cependant, si la personne n’apporte plus l’un des besoins auquel elle est associée, alors vous vous retrouvez dans une situation impossible.
Imaginons que dans votre tête, Cunégonde = (exclusivement) tendresse + bon sexe
Le temps ayant passé et vos sentiments ayant changé, considérons maintenant que Cunégonde = tendresse + bon sexe
On en arrive à la situation suivante : Cunégonde = Vos besoins relationnels – (tendresse + bon sexe)
Résultat, si vous restez avec Cunégonde, vos besoins ne sont pas comblés.
Vous avez perdu le contact avec ces derniers en les transférant à une entité extérieure… c’est plutôt contre-intuitif du point de vue de votre épanouissement !
C’est le risque de l’association exclusive.
C’est aussi l’opportunité de ressentir le sentiment amoureux.
La sensation amoureuse
Lorsque vous lirez les lignes qui suivent, ne vous contentez pas de les considérer comme une suite de mots ou une idée théorique, essayez de ressentir la sensation dont je parle.
Essayez de vous souvenir de vos expériences amoureuses et voyez si cela raisonne en vous.
Une définition de la sensation amoureuse (nuance par rapport à l’Amour), ce serait donc d’attribuer des fonctions inhérentes à votre équilibre à une autre personne.
Tomber amoureux, c’est donner à l’autre un pouvoir sur votre bien-être.
C’est aussi mettre sur un pied d’égalité vos propres besoins et ceux de l’autre.
Plus l’autre est associé à de nombreux besoins, plus la sensation d’amour est forte.
Être amoureux, c’est se rendre vulnérable.
C’est un risque qui permet en retour d’être deux au sein-même de votre personne. C’est un truc de ouf !
Évidemment, pour que ce genre de relation fonctionne, il faut que le sentiment soit réciproque et d’intensité égale.
Si ce n’est pas le cas, le risque est que l’un des membres du couple se sente délaissé et que l’équilibre périclite.
Cette définition de l’Amour expliquerait par exemple pourquoi les premières expériences de relations amoureuses sont si fusionnelles : quelqu’un n’ayant pas ou peu d’expérience dans les relations amoureuses va attribuer un tas de fonctions à sa/son premier(e) partenaire.
À ce stade, l’individu n’a aucune idée qu’il sera capable de retrouver ces sensations ailleurs.
Le principe est le même pour ceux qui ont multiplié le nombre de relations amoureuses.
Sachant que la plupart des personnes ne comblent pas leurs besoins, lorsqu’ils trouvent une personne adaptée, ils peuvent lui accorder une valeur sans commune mesure.
Dans les deux cas, il est extrêmement difficile de mettre fin à la relation parce que cela signifie dans la tête de l’intéressé une forme de chaos.
En réalité, il n’y a pas de danger, c’est simplement une vue de l’esprit : ce sont les sentiments !
Comment réagir face à l’Amour ?
Pour l’instant, je considère qu’il y a trois manières principales de réagir face au sentiment amoureux, chacune avec des nuances à apporter bien évidemment.
Vous pouvez considérer ces prises de position comme des stratégies choisies, consciemment ou non, en fonction de votre personnalité et de vos besoins propres.
- La première étant de ne pas succomber à l’amour. C’est une stratégie qui permet de se protéger de toute déception.
Ainsi, vous vous focalisez sur le fait que vos besoins soient comblés. L’Autre peut permettre de les atteindre mais elle/il n’y est pas exclusivement associé(e).
De cette manière, vous pouvez être parfaitement heureux sans être amoureux puisque vos besoins sont satisfaits. Cependant, en sélectionnant cette stratégie, vous ne vivrez pas le supplément d’âme que l’amour apporte !
- La seconde est de se laisser complètement transporter. Tomber éperdument amoureux, laisser la relation vous envahir et profiter au maximum de cette interdépendance.
Le risque, c’est que la relation se modifie, voire se tarisse ou disparaisse et devienne la cause de profondes blessures.
- Enfin, la troisième, ma préférée, peut-être un peu utopique pour certains d’entre vous mais la plus belle selon moi : sublimer l’Amour.
Être conscient des procédés amoureux. Être attentif à ses besoins et à ceux de l’être aimé et les partager, de manière honnête.
Accepter de ne pas être l’unique dispensateur de la satisfaction de ses besoins et que l’autre ne soit pas la seule source des vôtres.
Faire passer les besoins de l’autre au même niveau que les siens et comprendre qu’ils peuvent être différents.
Bien évidemment, cela demande un reconditionnement profond ainsi qu’un gros travail sur l’égo pour être atteint.
Il faut également partager cette perception avec une personne qui vous convienne.
Ce n’est pas un juste milieu des deux stratégies précédentes, c’est le meilleur de chacune d’entre elles.
Un amour inconditionnel sans dépendance.
***
Cette réflexion sur l’amour fait partie d’un texte bien plus long que j’ai choisi de sectionner dans un objectif de clarté.
En fonction de vos réactions dans les commentaires (en bas de la page), je publierai le reste prochainement.
Alors, qu’est-ce que vous en pensez ?
Soyez sincère !
Au besoin, utilisez un pseudonyme pour ne pas qu’on vous reconnaisse 🙂
Si l’amour correspond à tous nos besoins comblés pourquoi parfois alors que tout va bien dans le couple, on peut être quand même attiré par d’autres personnes ? A priori, vu qu’on est comblé, on est pas en manque de quelque chose… Je pense que la définition de l’amour est bien plus complexe que ça… Il y a aussi les notions de desirs, de passion. On peut désirer quelqu’un alors qu’on est comblé sexuellement. Il y a sans doute la notion d’inconnu qui excite… ou finalement peut être as-tu raison : cette notion d’inconnu peut se traduire par un besoin, le besoin de l’inconnu, de la surprise. Alors difficile est le fait de rester fidèle même si l’on aime profondément quelqu’un et qu’elle répond à toutes nos autres attentes. Mais comme tu l’as si bien dit,tout est une question de choix, soit l’on décide d’être exclusif et on refreine notre besoin d’inconnu, soit l’on choisit d’être un couple libre.I dont know… Mais le couple libre, je ne suis pas sûre que cela peut marcher à long terme… Et même dans le cas où tu vas combler certains manques ailleurs, désir, sexe… Un jour tu pourras rencontrer quelqu’un qui pourra ptet combler tous tes besoins donc tu devras décider oui ou non si tu quittes ton « amour » pour ce nouvel amour plus sécurisant. Mais il y a encore une fois 2 notions la rationnalité et les sentiments:
tous mes besoins = George
tous mes besoins – sexe = Robert
Ta raison te dit que c’est George qu’il faut choisir pourtant quelque chose t’accroche éperdument à Robert, et si t’es une personne qui se base un peu sur ses intuitions, sur son feeling tu auras du mal à faire ce choix rationnel car tu auras cette impression de te déchirer de l’intérieur. Difficile de raisonner les sentiments…
Tu as fait la question et la réponse dans ton commentaire !
Du coup, ce n’est pas plus complexe que ça dans la limite de ce que je souhaitais aborder ici.
Dans ton exemple, désirs et passions sont des besoins tout à fait légitimes que l’on a le droit de combler (encore faut-il que l’autre les accepte).
Chacun est libre de ses choix.
Pour ma part, je ne pense pas qu’il y ait de bonne ou mauvaise solution. Tout dépend de tes propres stratégies de vie.
D’un autre côté, dans cet article, il y a effectivement un tas d’éléments concernant l’Amour que je n’ai pas abordé, notamment par exemple la dissonance cognitive ou les facteurs biologiques (phéromones, sécrétion d’endorphine, etc…).
Merci d’avoir partagé tes pensées !
Deux suggestions de lecture : Etes-vous prisonniers de votre cercle social ? et Doit-on se sentir responsable du bonheur des autres ?
Une réflexion intéressante sur l’amour, je n’avais jamais envisagé ça sous cet angle du besoin !
De mon côté je pense que pour qu’un couple fonctionne et amène le bonheur durable, il faut 3 entités : l’homme, la femme, le couple, et que chacun de ces 3 entités soient épanouies.
Les personnes qui s’oublient pour ne plus exister que par le prisme de leur couple oublient leurs propres désirs et leur propre valeur, et se coupent petit à petit de tout leur entourage pour vivre un amour fusionnel et destructeur.
Au final ma vision de l’amour et du couple ça rejoint assez bien ton 3ème point! 😉
« Les personnes qui s’oublient pour ne plus exister que par le prisme de leur couple oublient leurs propres désirs et leur propre valeur, et se coupent petit à petit de tout leur entourage pour vivre un amour fusionnel et destructeur. »
Entièrement d’accord avec toi !
Merci pour ces idées complémentaires 🙂
Cher Damien,
Ta démonstration est clairement censée.
Pour la remettre à peine en question, histoire qu’il y ait construction: La condition que tu ajoutes en fin d’article (« Il faut également partager cette perception avec une personne qui vous convienne parfaitement. ») me parait un peu idealiste, sans doute conditionnée et pas forcément nécessaire au raisonnement.
Est-ce que tu vois ce que je veux dire?
Au contraire, je trouve que cette conception a l’avantage de nous décharger du poids de trouver THE person, même si bien entendu, il est préférable que la personne avec qui l’on passe le plus de temps, nous corresponde particulièrement, sous entendu: comble nos besoins les plus importants.
A +
Ps: j’aime bien les photos
Chère Barbie,
Je suis d’accord avec toi !
Je trouvais juste que la phrase sonnait mieux comme ça 🙂
J’enlève le « parfaitement » pour ne pas perturber la compréhension. En tout cas l’idée est bien celle que tu as comprise.
Merci pour ton intervention de sniper !
Merci pour votre excllent article et je voudrais ajouter un point de vue nouveau. À chaque instant de notre vie, nous voulons, nous désirons quelque chose pour être heureux, pour mieux vivre, pour être bien. Tout cela est naturel et fait partie de la vie ! Cependant, nous avons adopté comme solution, une habitude inconsciente, soit celle de croire que l’unique façon est d’utiliser les gens afin qu’ils nous apportent, nous donnent, ce que nous voulons. Cette solution créé par l’homme, est celle du besoin.
En vérité, c’est une solution moindre, car elle est la fondation de nombreuses autres solutions correctives qui ne fonctionnent pas et ne s’accordent pas à notre véritable nature en tant qu’être humain. Le besoin crée dans notre esprit, la peur de perdre ce quelque chose ou ce quelqu’un de particulier, et ainsi en dépendre. Si mon bonheur ou ma survie dépend du besoin que l’autre m’apporte, alors je dois absolument le retenir afin de ne pas perdre cela ! Retenir l’autre, c’est empêcher sa liberté d’action ou imposer notre volonté sans égard à l’autre.
Est-ce que cela a du sens ?
Salut Claude !
Non seulement ça a du sens mais en plus je suis complètement d’accord ^^
Merci pour ton commentaire.
À bientôt