J’avais trouvé un petit coin de paradis et je comptais bien y rester un moment.

C’était sans compter ce qui m’est arrivé ce jour là…

J’avais passé l’après-midi à la cascade de la Sorcière (Cachoeira da Feiticeira) avec un groupe de voyageurs rencontrés la veille. Et nous rentrions ensemble vers le village d’Abraão situé à quelques kilomètres. Après une petite pause en chemin pour admirer le soleil plonger dans l’océan depuis un rocher surélevé, nous avancions à pied dans l’obscurité grandissante.

Arrivés au village, les ruelles étaient plongées dans le noir à cause d’une panne de courant générale et nous prîmes chacun la direction de nos auberges respectives dans l’espoir d’une douche revigorante.

Arrivé “chez moi”, en entrant dans ma chambre, je remarque alors dans la pénombre que mon sac est grand ouvert. 

“Tiens… j’ai oublié de le fermer… c’est bizarre…”.

Assailli par le doute, je m’en approche avec méfiance. J’utilise la lampe de mon téléphone afin de le fouiller et je remarque que la fermeture du fond − celle où je place une partie de mon argent − est elle aussi ouverte…

Ma respiration s’accélère, mon cœur s’emballe, et je plonge la main dans la poche pour confirmer ce que je savais déjà… il n’y a plus rien. Plus un centime.

Dans un ultime espoir, je me rue sur le casier où j’avais caché le reste de mon argent.

Plus rien.

Plus un billet. Plus une pièce.

Je me lève et commence à chercher frénétiquement d’autres personnes dans l’auberge. 

Personne dans les parages. Jusqu’à ce que je trouve la propriétaire, installée dans sa chambre. Elle vient constater par elle-même, et appelle son fils en renfort. 

Il propose d’aller voir les caméras de surveillances − l’électricité est revenue. Mais c’est inutile parce qu’elles ne fonctionnaient pas jusqu’alors.

On mène l’enquête. Apparemment un type un peu bizarre avait passé la nuit dans la chambre voisine et deux filles avaient signalé qu’il traînait dans des endroits où il n’était pas sensé être.

Évidemment, le mec était parti depuis belles lurettes et je n’entendrai plus jamais parler de lui. La propriétaire m’assure qu’en 5 ans d’activité c’est la première fois que ça leur arrive.

Ils me proposent de mettre le reste de mes affaires dans un coffre fort, notamment mon ordi (qui était resté dans une autre pièce). J’accepte.

Heureusement, les voleurs avaient eu la décence de me laisser mon passeport, et j’avais encore ma carte bancaire et un peu de monnaie dans ma poche.

Avec le sentiment d’étouffer, je sors de l’auberge et me dirige vers le centre du village pour être avec des gens. 

Je viens de perdre l’équivalent de DEUX MOIS DE VOYAGE en liquide. Une partie en reals (la monnaie Brésilienne) l’autre en euros.

Je me sens bafoué. On a pris ce qui était à moi sans que je ne puisse rien faire. Et je me retrouve sans argent sur une île à l’autre bout du monde. 

Cerise sur le gâteau…

Il n’y a pas de distributeur sur l’île.

Pas d’argent. Pas moyen d’en récupérer. C’est la *mer noire*.

Il me reste à peine de quoi tenir quelques repas.

Demain il faut que je gagne de l’argent liquide si je veux rester sur l’île.

La soirée se passe et je m’endors avec des points d’interrogation dans la tête.

À ce moment là, je n’avais aucune idée des événements incroyables qui allaient arriver.

[À suivre… pense à rejoindre la bande pour être tenu au courant]