^ PleinDeTrucs.fr

Comment je me suis fait voler mon fric, trouvé un job et créé un business au Brésil – Part 3/3

Nous accostons au petit village d’Abraão.

Dans deux jours (jeudi), je suis sensé retourner sur la mini-île pour commencer un job dont je ne connais ni les tenants, ni les aboutissants. 

Je sais juste que ça aura un rapport avec le fait que je parle des langues… et que je serai logé dans une maison de millionnaire !

Ça s’annonce prometteur mais rien n’est joué. Pour l’instant, ce sont juste des mots.

Avec mes nouveaux compagnons de voyages, nous sautons sur le quais et décidons de passer la soirée ensemble. Notre dévolu se porte sur la seule “discothèque branchée” de l’île. La nuit est bercée au rythme de la samba on se marre bien. Je passe le lendemain à m’en remettre et à préparer mon départ.

Le jeudi arrive. Je me lève de bonne heure, le sourire aux lèvres, et me dirige vers la plage avec mon sac sur le dos. 

Je suis un des premiers arrivé. D’autres personnes arrivent petit à petit sous le grand arbre pour commencer le tour du jour. On fait connaissance. 

Puis le Guriri arrive (c’est le nom de notre bateau) et on monte tous à bord.

La journée commence, aussi géniale que lors de ma précédente expédition. Sans trop savoir quelle est ma fonction… j’essaye de participer au maximum aux tâches, je pose des tas de questions, je mets la main à la pâte. 

Mais concrètement… j’ai pas la moindre idée de ce que je suis SENSÉ faire.

Du coup, pour l’instant, je m’occupe surtout de la traduction vu que B. le guide (celui qui faisait de la capoeira) parle juste portugais et un peu espagnol. 

Je me dis que ce sera déjà ça ^^.

En traduisant, j’apprends des tas de choses, sur la région, sur le bateau, sur ses attitudes avec les touristes. C’est fascinant.

Après quelques haltes sur de belles plages sauvages isolées, nous arrivons au lagon bleu.

La maison sur l’eau est en vue. Nous nous rapprochons. Et nous abordons. 

Le quarantenaire, avec son charisme zen et son look de Robinson Crusoë est là pour nous souhaiter la bienvenue. 

Une fois le groupe sur la terre ferme, il m’indique ma chambre, somptueuse, avec vue sur le lagon.

Je m’installe rapidement et retourne avec le groupe.

Toujours pas d’instructions concernant le boulot.

Alors j’essaye de m’adapter. Ça va être l’heure du repas, je mets la table (il y a une vingtaine de personnes). Puis je demande comment on fait les caïpirinha pour en préparer quelques pichets. 

Et petit à petit je commence à comprendre ce que va être mon job…

En fait…

Il y a pas vraiment de job !

Je suis juste là pour aider.

Donc c’est à moi de m’intégrer un peu comme je peux et de trouver quoi faire.

La mission maintenant, c’est d’apprendre.

Alors dans les jours qui suivent, j’apprend où se situent chaque chose (autant pour la cuisine que pour les activités sportives et de loisir), à être guide pour des petites balades sur les îles, à proposer des tours en canoë, à encadrer des sorties plongées avec masque et tuba, et même à cuisiner pour les touristes (j’adore cuisiner !)

J. (le Robinson quarantenaire) me présente comme “le chef français” pour donner du cachet au tour ^^.

Bien sûr l’apprentissage comporte son lot d’erreurs et de conneries (genre cramer une casserole (qui n’était pas sensé aller sur le feu de bois), ou embarquer deux touristes dans la jungle, se perdre plus ou moins et… marcher sur un cactus !).

Le reste de mon temps est occupé à préparer des caïpirinha et discuter avec les hôtes.

PleinDeTrucs.fr

Le métier commence à rentrer. Et je m’éclate.

Mais au bout d’une paire de semaines, la routine s’installe et je me demande ce que je pourrais faire de plus stimulant.

Et la réponse ne tarde pas à arriver.

Le lendemain, vers midi, alors que nous sommes sur la petite plage de l’île, une famille de touristes venus avec un bateau privé accoste. 

Ils s’approchent du groupe (nous étions en train de manger) et demandent s’ils peuvent acheter à boire et à manger eux aussi.

Vu que J. n’est pas là pour prendre la décision, ses “employés” ne savent pas trop quoi répondre et je me porte volontaire.

Je leur propose un prix à l’assiette et un prix au pichet de caïpirinha.

Ils acceptent.

J’encaisse l’argent. On leur sert à manger. Ils se régalent et les compliments pleuvent. 

Une fois le repas terminé…

La majorité du groupe commence à se poser sur la plage et dans les hamacs, alors je prends la liberté de les laisser pour aller raconter à J. ce qui vient de se passer et lui apporter l’argent.

Je monte dans le canoë et 10 minutes plus tard je le rejoins. Je lui explique et lui tend les billets. Ça le fait marrer :

Il y a pas mal de bateaux privés qui viennent dans le lagon et ils ne leur propose pas de nourriture et boisson pour pas que sa petite plage se fasse envahir.

MAIS !

Il trouve ça génial que je l’ai fait de moi-même. Et il me rend une partie de l’argent. 

Je lui demande si je peux le refaire et avoir un pourcentage sur les ventes. Il me répond que oui, mais en faisant attention à ne pas attirer trop de monde non-plus.

Je lui demande si 5 à 10 assiettes supplémentaires (de plus que pour le groupe) lui semblent bien. Il me donne son accord.

Et bim ! J’ai un business.

À partir de là, le biz consistait juste à aller voir les bateaux qui s’approchaient de la plage et à leur présenter mon pitch de vente ultra-simple : nourriture maison et caïpirinha fraîches. Easy !

C’était complètement dingue… 

Il y a une paire de semaines à peine je m’étais fait voler tout mon liquide et mon temps sur l’île semblait compromis… et là, j’avais un job de rêve et même un petit business !

La vie est vraiment pleine de surprises quand on se donne la peine de tenter de nouvelles choses.

Je suis resté encore quelques jours avant de reprendre la route (je voulais visiter d’autres endroits avant la fin de mon visa de 3 mois !).

En tout cas, ces quelques semaines dans le lagon bleu ont été une expérience formidable.

Comme une vie à l’intérieur de ma vie.

Avec des dizaines de moments inoubliables.

Comme aller faire les courses en bateau à Angra dos Reis pour faire le plein de commissions, arriver au centre commercial et se “garer” en bateau, remplir 3 ou 4 caddies de légumes, aller au cinéma, au resto, voir des tas de personnes d’un coup alors que la plupart du temps je voyais seulement un petit groupe de touristes pendant la journée, et que la nuit on était généralement 2 sur l'île (parfois avec quelques touristes qui restaient). Puis rentrer en bateau au milieu de la nuit, le vent sur le visage, souvent avec du rock classique genre “paint it black” des Rolling Stones.

C’était incroyable. Jamais je n’aurais pu imaginer trouver ce genre de job.

Tellement de souvenirs. Des barbecues avec des voyageurs argentins sur leur voilier. Manger des poissons harponnés quelques minutes avant. Conduire un petit hors-bord pour atteindre des paradis isolés. Observer les tortues au petit matin. Et toutes ces amitiés créées.

J’ai une gratitude infinie pour ça.

Et si j’ai pu vivre ces moments uniques, honnêtement…

…c’est en partie grâce à la chance. 

Mais seulement en partie.

Parce que, même si on ne peut pas "forcer" la chance, il y a un autre élément à l’équation :

Et c’est de se mettre dans des situations où ça peut arriver.

Au fond… rien ne se passe quand on ne tente rien.

Je sais pas ce que t’en penses toi, mais moi…

C’est comme ça que je veux vivre :

Me donner des occasions. Et en savourer chaque instant.

Parce que la vie n’est pas éternelle, et qu’en attendant…

Autant laisser nos rêves et nos passions nous ouvrir le chemin !

Mais c’est juste une manière de voir les choses 🙂

Peut-être que ça te parle aussi.

Dans tous les cas, je te souhaite plein de belles aventures nuggets !

- Damien

PS: Et si tu veux te créer des opportunités trépidantes − dans ta vie, tes relations et ton boulot/business − je t’invite à lire La Danse de l’Air. Ça va un peu (complètement) à l’encontre de la sagesse populaire mais ça pourrait te plaire 😉


Reste en contact :