Il s’est passé un truc en début d’année. C’est arrivé petit à petit, comme un malaise grandissant.
Peut-être que tu connais aussi la sensation… quand t’en es à un point de ta vie où tu sais plus trop ce que tu veux faire, ni où tu vas.
T’as bossé comme un(e) ouf pour atteindre un objectif (genre finir tes études, trouver ton taf idéal, cassé ton dos pour une promotion, etc…) puis une fois que tu l’as atteint, tu te demandes :
“Ok… et maintenant, je fais quoi ?”
Pour moi, ça faisait des années que je bossais comme un ouf pour être indépendant et j’avais atteint un stade pas trop moisoche, et résultat… je me retrouvais sans but véritable.
Je me levais le matin avec pas plus à faire que la routine habituelle. Je me disais un truc du genre “ta situation est cool man, t’as vraiment pas à te plaindre”. Et pourtant, par moment, j’avais une espèce de sentiment d’apathie qui prenait de la place. J’étais un peu déprimé. Et ça empirait de jour en jour. Il manquait quelque chose. Quelque chose d’important. Mais j’arrivais pas à mettre le doigt dessus. Et il fallait que ça change.
J’attendais naïvement que “quelque-chose” se passe. Mais évidemment, rien ne se passait. Et au fond, je savais bien que la seule personne responsable de changer les choses, c’était moi.
Le hic, c’est que j’avais aucune idée de par où commencer. J’avais un problème de vision. Rien ne me donnait vraiment “envie”. Et je me disais “pourquoi m’investir dans un truc qui ne m’apportera peut-être pas la satisfaction que j’espère”.
Donc, je faisais le minimum. Je me prélassais dans mon confort. Et les jours s’enchaînaient.
J’aurais pu rester comme ça pour l’éternité mais j’aurais eu l’impression de gâcher mon temps de vie. Donc j’ai fait le seul truc qui avait du sens : casser ma routine. Sortir de mon quotidien normal pour avoir une nouvelle perspective.
J’ai décidé de m’offrir de l’espace. Vider mes jours de leurs obligations auto-imposées. Et voir.
J’ai voyagé dans les Balkans, j’ai rencontré un tas de gens, j’ai envisagé d’acheter une auberge de jeunesse. C’était génial ^^

Et petit à petit, j’ai commencé à avoir de nouvelles envies. J’ai affiné des idées qui trottaient dans ma tête en sourdine depuis longtemps. Et j’ai osé imaginer de nouveaux objectifs.
Ça ne s’est pas fait naturellement du jour au lendemain. Et j’ai dû faire un effort conscient et prolongé pour ne pas retomber dans le confort de ce que je connaissais.
Résultat, j’ai réalisé quelque chose : être bien dans le présent est seulement une composante de l’épanouissement. Une autre composante est d’avoir quelque chose vers quoi se diriger.
Peu importe la situation dans laquelle tu te trouves, aussi idéale soit elle, si tu n’as pas un espoir pour le lendemain, tu dépéris.
Le challenge est de trouver cet espoir. Parfois il est évident (comme quand tu as une envie brûlante d’atteindre un objectif) et parfois il est discret (comme un bruit de fond à peine perceptible).
Et le seul moyen de réaliser quel est ce désir profond, c’est de lui faire de la place. Au lieu de l’intellectualiser sans pitié, lui permettre de s’exprimer : faire le grand silence dans sa vie, ne pas se noyer dans les distraction, être à l’aise avec son mal-être et écouter.
Ça peut prendre des jours, des semaines, des mois ou des années. Des périodes de vide où tu ne sais pas où aller. Et quand t’es perdu dans un désert de volonté, tu te retrouves avec deux options : enfouir ta tête dans le sable des distractions et te laisser sombrer ou encaisser l’inconfort, changer tes habitudes et être aux aguets.
Après m’être un peu enlisé dans la première option, j’ai choisi la seconde. J’ai bouleversé le cadre douillet que je m’étais créé. C’est comme ça que je me suis reconnecté à mes désirs. Et en restant attentif, j’ai découvert de nouveaux espoirs, qui se sont transformés en nouveaux projets.
Certains sont très persos et profonds (relations, décisions de vie), d’autres plus légers et superficiels (m’améliorer en portugais, faire des randos, visiter des endroits spécifiques). Niveau écriture, j’ai envie d’exprimer de nouvelles choses, même si ça se distance un peu de l’aspect « entrepreneuriat » et que ça reprends un axe plus « philosophie de vie » (comme au tout début du blog !). J’ai envie de parler des choses importantes, des désirs et de ce qui stimule l’action, des choix qu’on fait et de ce qui vaut la peine d’être vécu.
Là, je suis au Brésil, avec ces envies plein la tête. Il y a un océan de challenges sur mon chemin, mais je m’y aventure avec espoir.
C’est plus flippant que de rester dans mon confort. Mais c’est bien plus excitant aussi !

Dans tous les cas, il y aura toujours des moments de doutes et de remise en question. Pour toi, pour moi, pour tout le monde, et c’est ok.
La question qu’on peut simplement se poser c’est : comment on va les gérer ?
Se noyer dans les distractions en attendant que “quelque-chose” se passe et vienne nous sauver, ou prendre la responsabilité de nos désirs et se bouger pour les réaliser ?
Personne ne va venir, et la vie passe. Alors autant se lever, sourire au lèvre et croquer chaque jour à pleines dents !
Aujourd’hui est notre meilleure occase de se régaler 🙂
Merci de m’avoir lu et bonne journée,

– Damien en direct de Ilha Grande
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Salut Damien !
Ton article tombe à point nommé. C’est ce qui m’arrive en ce moment sauf que vu que je n’ai pas voulu prêter attention aux signaux de « attention tu n’es pas épanouie ! » , mon corps s’est chargé d’insister ! Et enfin, au bout d’un an, je me décide à me poser et me demander : « Ok, comment puis je vivre ma vie pour m’être fidèle ? »… Le chemin n’est pas des plus simples mais je le prends avec plaisir! Et je suis ravie de lire que qqn y est déjà passé et que tout s’est bien passé !
Merci de ton témoignage !
Belle journée
Yes Sandra !
Content que ça te parle, et respect pour « Le chemin n’est pas des plus simples mais je le prends avec plaisir! ». Je te souhaite un max de bonnes choses pour la suite
Merci pour ton témoignage aussi et bonne journée 😉
Salut Damien 🙂
cool d’avoir de tes nouvelles !
La direction, c’est super important, j’en parle d’ailleurs souvent.
Parce qu’au final comme tu dis si t’as pas de direction, t’as pas vraiment de « sens » à ta vie. Et nous sommes des êtres qui avons besoin de sens. Ce sens ne va pas être le même pour tout le monde, va changer évoluer.
D’où l’importance aussi de faire le point régulièrement sur un tas de trucs liés à cette direction : est-ce qu’on est toujours dans la direction choisie ? est-ce qu’elle nous convient ? est-ce que nos objectifs, actes, pensées sont alignées avec la direction.
Une direction offre à mon sens plus de liberté que des objectifs, elle est plus vaste, prend plus la forme d’un élan (dans le sens « tendre vers »).
Bref, je te souhaite de bien évoluer dans la direction que tu as choisi Damien et comme tu le sais, l’important c’est aussi de profiter du chemin 😉
Excellente semaine à toi !
Merci Marine ! Et merci pour ton com
Ici, histoire improbable, je me suis fait inviter sur une mini île (avec 5 maisons dessus) sans internet et je sais pas combien de temps je vais y rester, je pars dans 20 min
Salut Damien,
excellent l’invitation ! D’autant plus que ça résonne avec ce que tu vis, un lieu sans connexion qui te permet d’explorer, de faire plus le point sur toi, tes besoins, envies, priorités.
Bref, c’est génial et comme quoi, y’a plein de choses qui n’arrivent pas par hasard 😉
J’espère que t’en profites bien, bon week-end 🙂
Carrément !
C’était juste énorme :-p
Là, je viens de retourner sur le continent (et la civilisation ^^) et l’aventure continue !
Il tombe a point cet article. Merci de l’avoir partagé
Cool qu’il te parle man !
Salut Damien !
Ca fait du bien de lire cet article. C’est tellement dur de se sentir désoeuvré dans un monde où il faut toujours avoir quelque chose à faire et où, si on a une vie un peu différente (voyages, etc), on ne nous permet pas et on ne se permet pas de se plaindre ou de se sentir vide. C’est injuste parce que l’extérieur n’a pas de prise durable sur comment on se sent à l’intérieur. Toutes les distractions du monde ne peuvent pas cacher la vérité qu’on se cache à soi même. On ne peut pas échapper à soi même, et c’est tout à fait vrai de dire que c’est ok de se sentir mal ou vide parfois.
La méditation m’aide tellement à surmonter ces moments. Et décider d’une action à faire dans la journée. Pas à pas. Au final, tout finit par s’éclairer, et parfois on se rend compte qu’on a toujours su où est-ce qu’on voulait aller 🙂
En tout cas, merci pour ce beau texte !
Et de très belles choses pour la suite !
Woh ! Merci à toi pour ce joli partage Nute… Ambre 😀
J’espère que tout roule dans tes projets et à bientôt !