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Comment être soi-même ?

Comment être soi-même ?

Bon, déjà, pour être soi-même, il faut tout d’abord définir ce que ça veut dire  !

Peut-être que certains cherchent à comprendre qui ils sont en regardant dans leur passé.

Peut-être qu’ils espèrent y découvrir la substance profonde de leur vraie nature pour pouvoir ensuite se comporter en adéquation avec celle-ci…

Pour moi, cette définition est loin d’être complète !

De mon point de vue, ton identité ne s’explique pas seulement par ton historique personnel.

Tu es aussi libre de choisir qui tu es, à chaque instant.

 

Être soi-même

Tu pourrais me rétorquer que tu es la somme de tes expériences et de tes choix passés.

Et je suis entièrement d’accord avec ça !

Le truc, c’est, est-ce que cela suffit vraiment à définir qui tu es ?

Pour ma part, je pense que ce n’est là qu’une partie de l’équation.

La vérité, c’est que tu es en perpétuel changement. À chaque instant, tu es libre de faire de nouveaux choix, de changer de direction.

Cette importance du présent prévaut largement sur celle du passé.

Dans la démarche de comprendre ce que signifie être soi-même, il faut te rendre compte que c’est dans l’instant présent que tu peux déterminer qui tu es.

 

Évolution naturelle

Pour te prouver que le passé n’est pas le seul facteur de ton identité, prenons un exemple.

Quand tu viens au monde, tu ne sais pas parler.

Si l’on suit la démarche d’être fidèle à sa nature, alors à quoi bon apprendre à t’exprimer puisqu’à ce moment, tel que tu es, tu ne sais pas le faire ?

Devais-tu, à cet instant, t’en contenter et ne jamais apprendre à parler ?

Ou est-ce que tu es déjà bien plus que la somme de tes expériences passées ?

La réponse est assez évidente ! Tu as aussi un présent et une perspective d’avenir !

Tu vas donc apprendre à t’exprimer, tout comme tu apprendras ensuite à lire, à compter, à exercer un métier et à acquérir de nouvelles compétences.

Pourquoi décider au bout d’un certain temps que tu n’as plus besoin d’évoluer et que seul ton passé détermine qui tu es ?

C’est l’erreur la plus commune que tu puisses faire : penser que tu as atteint le seuil ultime de ton évolution au point de chercher des réponses sur toi-même uniquement dans ton passé.

Être soi-même, c’est accepter que l’on a aussi un présent et un avenir.

C’est lorsque l’on n’a plus de désir d’évoluer que l’on commence à mourir.

Pour montrer l’importance du présent et de la perspective d’avenir, prends l’histoire de cette vieille dame de 98 ans qui a commencé le piano.

C’était pour elle un rêve de jeune fille. Au lieu de se morfondre sur son passé et ses regrets en attendant la mort, elle s’est focalisée sur l’accomplissement de l’un de ses rêves.

Ainsi, elle a appris à maitriser cet instrument et en a joué jusqu’à 107 ans ! C’est une belle inspiration, n’est-ce pas ?

Être soi-même ne prend pas toute son essence dans le passé.

Tu es différent(e) de ce que tu étais à ta naissance et encore différent de ce que tu seras dans 10 ans.

Dans une certaine mesure, tu es même différent(e) de ce que tu seras après la lecture de cet article !

À ce moment précis, tout ton passé n’existe plus dans la réalité physique.

Il existe seulement à travers tes souvenirs. Les traces de ce dernier ne peuvent se lire que grâce à ta mémoire et à ton corps. C’est tout.

À chaque instant, prends conscience que tu es libre d’être toi-même.

Peu importe que dans ton passé tu sois un(e) timide maladif/ve ou fêtard(e) invétéré(e) !

Dans l’immédiat, tu peux théoriquement être qui tu veux.

 

L’image de soi

Le truc, c’est que si tu es en âge de lire ces lignes, tu as probablement déjà construit une perception mentale de qui tu es.

Cette image de toi est en général bien ancrée et éventuellement associée à ton identité.

Ces caractéristiques que tu t’attribues de manière fondamentale sont une énorme erreur de perception ! (Nous rentrerons plus en détail sur ce sujet dans le point suivant)

Je m’explique. Imaginons que tu penses être quelqu’un de timide par exemple.

Si tu penses de cette manière, c’est forcément que tu es timide dans certaines situations.

Concrètement, tu ne l’es pas en permanence !

Par exemple, à ce moment précis, devant ton écran, tu n’es pas plus timide qu’un autre.

C’est tout simplement parce que la situation n’est pas propice à la timidité.

Même si c’est une caractéristique récurrente chez toi, ce n’est pas une attribution fondamentale : tu n’es pas quelqu’un de timide, tu es quelqu’un de timide face à certaines situations.

Le simple fait de prendre conscience de ça te donne le droit de revendiquer un changement. Apprends à gérer les situations sensibles et tu ne seras plus timide.

Prends la décision de changer cette caractéristique consciemment, petit à petit. Au bout d’un certain temps, ce sera naturel de ne plus être timide et tu ne considèreras plus la timidité comme l’une de tes attributions !

Il en va de même pour tous les domaines : que tu veuilles contrôler ta colère ou apprendre à danser, fais le choix de t’améliorer au lieu de maudire ton incapacité du moment.

C’est la version adulte d’apprendre à parler !

 

Le regard des autres

De la même manière que tu t’attribues une image, les autres t’en attribuent une également.

Ils se créent une perception mentale de toi en fonction de ce que tu communiques et de ce qu’ils savent à ton sujet.

Cette image se forme en général assez rapidement et elle est persistante.

Ce processus d’association d’une personne à des caractéristiques que l’on estime les plus évidentes porte un nom : c’est le FAE (Fundamental Attribution Error).

En gros, c’est un raccourci que fait le cerveau pour identifier un individu.

En attribuant des facteurs qu’il connaît déjà (courage, humour, énergie, etc..) à une personne, il peut se faire une opinion de cette dernière sans avoir à la connaître parfaitement.

Le processus est le suivant : une personne = des caractéristiques déjà vues. « Je connais ces caractéristiques donc je me fais une idée de la personne ».

Le cerveau suppose que l’autre va conserver les caractéristiques en question. Ça lui permet de ne pas recréer en permanence des informations redondantes.

Dès la première rencontre avec quelqu’un, le cerveau se fait une image mentale de l’autre. C’est l’effet de Halo.

Il lui attribue ensuite des propriétés connues et ces dernières seront difficiles à changer pas la suite.

Par exemple si tu rencontres Jean-Gontran et que tu lui attribues les caractéristiques suivantes : actif, souriant, poli, marrant etc…

Tu ne vas pas à chaque fois que tu le vois recommencer le processus d’association.

Pour toi, il est maintenant lié à ces caractéristiques.

C’est ce qui se passe aussi quand les gens te rencontrent et te côtoient.

Plus tu passes de temps avec quelqu’un, plus il a une image de toi précise et plus il sera difficile de le faire changer d’avis !

 

Changer

Lorsque l’image que tu as de toi et que les autres ont de toi te convient, alors tout va bien.

D’un autre côté, si celle-ci ne te satisfait pas, cela peut entraîner une grande frustration.

Pour y remédier, il faut tout d’abord prendre conscience que tu n’es pas quelqu’un de clairement défini qui prend toute son identité dans ses gènes et dans son passé.

Si tu as un désir d’évoluer, d’être plus charismatique, plus entreprenant(e), plus fort(e), etc… Cela fait aussi partie de toi.

Une fois que tu assumes ce genre de choses, tu es davantage connecté(e) avec ce que tu es vraiment : une personne avec un passé et un avenir qui peut agir sur son présent pour faire concorder sa réalité subjective avec son quotidien.

Je t’invite à relire régulièrement la phrase précédente au besoin ! Voire même à la noter sur un bout de papier pour y avoir facilement accès : « Je peux agir sur mon présent pour qu’il concorde avec ma réalité subjective ! »

C’est vraiment motivant !

Ensuite, il faut aussi que tu prennes en compte que tu n’es pas non plus ce que les autres pensent de toi.

Les caractéristiques fondamentales qu’ils peuvent t’attribuer te restreignent à un rôle défini.

Par exemple, imaginons qu’au collège, tu étais assez agressif(ve), voire bagarreur(se). Quand tu rencontres aujourd’hui des personnes de l’époque, elles t’attribuent probablement les caractéristiques d’antan.

En pratique, peut-être que tu es maintenant bien différent ! Cependant, cela demanderait un certain effort et une certaine implication pour les faire changer d’avis.

Il faut donc dissocier le regard des autres de ton identité (même si parfois, il peut être un bon retour sur ce que tu véhicules).

Lorsque tu laisses les autres définir qui tu es, tu t’enfermes dans certaines propriétés.

Pire, le conditionnement social et l’effet Pygmalion peuvent te conforter dans ces caractéristiques.

Si les autres pensent que je suis un fêtard excentrique/timide maladif, alors c’est que je dois en être un !

Tout cela t’empêche de te libérer de ce carcan.

Il faut te créer ta propre opinion de qui tu veux être et mettre ça en concordance avec ta situation actuelle.

C’est absolument inutile de te complaire dans l’image que tu as de toi-même et que les autres ont de toi sans chercher à en sortir.

Agis !

Lorsque tu décides d’entreprendre une démarche de changement, il y a des chances que ton entourage ne comprenne pas.

Par exemple si tous tes amis pensent que tu es timide, ça va être compliqué de les faire changer d’avis.

Leur réaction quant à ton changement pourrait être une certaine réticence.

Pour pallier ce phénomène, tu peux commencer à fréquenter d’autres personnes avec lesquelles tu prendras soin de mettre en avant les caractéristiques que tu souhaites développer.

Cela ne veut pas dire de ne plus passer de temps avec tes amis, loin de là.

Si ces derniers acceptent ton désir de changement et qu’ils se montrent compréhensifs, leur opinion sur toi commencera à coïncider avec ta nouvelle image progressivement. Ils pourront même t’admirer pour ton évolution.

Par contre, s’ils n’acceptent pas tes choix et représentent un frein pour ton développement, tu peux consciemment décider de diminuer tes interactions avec eux, voire de couper les ponts.

Sois bien entouré(e). De manière générale, si les gens qui t’entourent pensent que tu vas réussir dans ce que tu entreprends, alors les probabilités que tu réussisses sont plus grandes !

Être soi-même, c’est une décision qui se prend à chaque instant.

Tu n’es rien de précis et tout à la fois.

Tu es ce que tu fais à chaque instant.

À chaque instant tu peux être toi-même ou te conformer à un rôle. C’est à toi de voir.

Alors décide consciemment qui tu veux être et agis en conséquence.

Si tu veux être chanteur(se), chante !

C’est aussi simple que ça.

Du moment que tu le fais, tu es un(e) chanteur(se).

Si tu viens de te lancer dans cette activité, tu es probablement mauvais(e). En tout cas, tu es quand même un(e) chanteur(se) !

Pratique le plus souvent possible. Progressivement, tu deviendras meilleur(e). Au bout d’un certain temps tu pourras même devenir professionnel(le) !

Si tu veux être courageux(se), fais quelque chose qui te fait peur.

Recommence régulièrement, c’est ce que quelqu’un de courageux ferait.

Et si tu fais ce que quelqu’un de courageux ferait… c’est qu’à ce moment précis, tu es courageux !

Au bout d’un certain temps, ces caractéristiques deviendront naturelles.

Le principe est simple, la mise en pratique compliquée.

Maintenant, tu as une stratégie pour réussir à changer.

Cependant, comme le dit Chris Guillebeau « Il y a un gouffre bien moindre entre l’ignorance et le savoir qu’entre le savoir et l’action » !

C’est à toi d’agir pour que ta vie corresponde à ce dont tu as envie. Personne ne va le faire à ta place !

 

***

En parallèle de ces choix conscients, il faut aussi prendre en compte tout un tas de facteurs liés à la connaissance de soi. Quel est ton type de personnalité, quels sont tes besoins, quelles sont tes ambitions etc…

Ces élément peuvent être des guides décisionnels mais ne doivent pas être un frein à ton épanouissement.

Par exemple, si tu es d’un tempérament introverti, ce serait t’auto-saboter de te dire : « Bon bin, puisque je suis un introverti, inutile de travailler mon expression orale, c’est ma nature d’être discret et les autres devraient m’accepter comme je suis. Pourtant j’aimerais bien avoir plus d’impact quand je m’exprime au sein de mon groupe d’amis ».

D’autant plus qu’en réalité, être introverti n’implique absolument pas de ne pas être un bon orateur. Ça n’a même aucun rapport ! Ne te sers pas de ce genre de raccourcis comme excuse !

Lorsque tu ne fais pas les choses qui te permettraient de t’épanouir et que tu subis sans agir, tu es un zombie, à l’exception que toi, tu finiras par mourir !

Pour reprendre notre exemple du bébé, c’est comme s’il se disait : « Bon, puisque je suis un bébé, inutile d’essayer de parler puisqu’on ne me comprend pas ».

Le truc, c’est que si le bébé en question n’essaye pas de parler, il n’y arrivera jamais. Au bout d’un moment, ce ne sera plus un bébé et il sera handicapé par sa décision de ne pas avoir agi sur son évolution !

C’est le même principe qui s’applique chaque jour.

Grave bien cette idée dans ton esprit : on se redéfinit à chaque instant, que tu le veuilles ou non. À toi de choisir si tu veux te conformer à ton image actuelle ou la modifier !

Tu n’es pas seulement la somme de tes choix et de tes expériences, tu es aussi ce que tu veux devenir.

Tu ne peux agir ni sur le passé, ni sur le futur, ce sont des concepts distants et abstraits.

Concentre-toi sur ce qui est tangible, le moment présent.

Chaque jour, à chaque instant, prends conscience que tu as le choix de faire ce qui te semble le mieux.

Voilà comment être soi-même.

 

Suggestions :

Si tu veux en savoir davantage sur le FAE, Malcolm Gladwell en parle dans son livre « Outliers » (en anglais).

Pour une approche plus philosophique du sujet, tu peux lire « Le pouvoir du moment présent » d’Eckhart Tolle.


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