Admettons-le : notre système éducatif, c’est de la *mer, l’océan, les vagues, tout ça*.
De la merde. Ok, c’est dit !
Le principe est le suivant : il y a une liste de choses à savoir – des dates « importantes » de l’histoire jusqu’à l’expression du patrimoine génétique, en passant par des formules mathématiques, des bases d’anglais et un tas d’autres machins – et il faut être capable de les restituer.
En gros :
Faire rentrer les mêmes informations dans la tête de tout le monde et vérifier qu’elles y sont bien stockées
Avec des tests, brevet, bac, licence, master, doctorat et tout le tintouin.
Étymologiquement, l’éducation, c’est l’action de « guider hors de ».
Cependant, dans « notre éducation », c’est absolument le contraire : on nous guide dans une boîte. Bien conforme. Bien conditionnée.
Alors, certes on nous guide aussi hors du « non-savoir ». Mais on nous guide aussi vers un savoir ultra-conforme et standardisé défini en amont, fixe et enseigné comme une vérité absolue.
Notre système d’éducation n’en est pas un, c’est un système de conditionnement.
Quand Socrate, Aristote et toute la bande des barbus en jupette ont pensé au système éducatif, ils avaient en tête le développement de l’individu : ils voulaient enseigner à leurs élèves comment penser par eux-même et trouver des réponses à leurs questionnements (psychologiques, scientifiques, politiques, etc…).
Ils ne voulaient pas leur bombarder le crâne avec une série de choses à connaître par cœur.
À l’heure actuelle, on en est là.
Et si ce n’était que ça, ça pourrait aller encore…
Dans cet article, je te propose une petite analyse toute mignonne de 5 choses que l’école nous a appris involontairement et qui défoncent notre cerveau. Youpi !
Et bien sûr, pour chacune d’entre elles, je vais revêtir mon slip par-dessus mon pantalon et mon masque de justicier pour proposer deux trois conneries afin de pallier ce défonçage mental.
1. Tu as appris à dépendre d’une « autorité »
Si on – la maîtresse, le prof de maths, le comité enseignant, l’état, etc… – ne te dit pas que ce que tu fais, c’est bien : tu ne sais pas si ce que tu fais est bien.
Si tu veux savoir comment faire quelque chose : tu demandes à quelqu’un qui est autorisé à te l’expliquer.
Dans une certaine mesure, ça tombe sous le sens : quelqu’un qui maîtrise un domaine est plus à même de te l’enseigner.
Cependant, le revers de la médaille, c’est de devenir dépendant(e) de cet enseignement.
Le résultat :
Tu dépends complètement d’autres personnes pour prendre des décisions (professionnelles, personnelles, etc…).
Tu te dédouanes de l’opération : c’est le rôle de l’autre de te montrer la voie à suivre.
J’entends des tas de gens – des maxi-tonnes de gens même – dire : « Oh, oui, tu sais, je vais commencer une formation pour devenir [insère ici un métier de ton choix] » ou alors « J’aimerais trop faire du Yoga mais j’ai pas trouvé un prof avec qui j’accroche vraiment… »
Une idée pour te guider hors de là :
Si tu veux vivre ta vie librement, il faut arrêter de remettre ta vie entre les mains d’autres personnes.
Tu ne vas pas apprendre un métier en suivant « une formation » ou tu ne vas pas apprendre à faire du Yoga en suivant « un super cours de Yoga ».
Alors, évidemment, cette formation ou ce super cours vont t’y aider mais ce n’est pas ni l’une ni l’autre qui vont définir tes compétences.
Tu veux apprendre un nouveau métier ? Super, il y a un truc appelé « internet » sur lequel tu peux avoir des infos, puis il existe 280 milliards de livres à ce sujet et autant de formations. Lis tout, suis toutes les formations si tu en as envie, mais le seul truc qui aura de l’effet, c’est de commencer à expérimenter le métier par toi-même.
Tu veux commencer le Yoga ? Même chose ! Trouve un bon article sur le sujet, puis, hop : étirements, posture de l’enfant, c’est parti !
La phrase résumé :
Oui, c’est rassurant qu’on nous dise exactement quoi faire pour atteindre tel ou tel résultat mais si tu ne veux pas mener une existence de perroquet écervelé, ça peut être intéressant de prendre tes responsabilités et chercher comment y parvenir par toi-même. Tout en apprenant auprès de ceux qui savent bien entendu, hein… ce n’est pas incompatible. Dépendance ≠ Inspiration.
2. Tu as appris qu’il fallait faire les choses d’une manière bien précise
Quand j’étais au collège, j’étais bon en maths.
Pourtant, dans mes interros, je perdais souvent quelques points parce que je n’appliquais pas la méthode qu’il aurait fallu que j’emploie. Ou que je n’expliquais pas comment j’atteignais un résultat.
Au lycée, on m’a même accusé de tricher pour cette raison.
Le truc, c’est que je « ressentais » les chiffres. Ils avaient un genre de poids et je savais plus ou moins définir si ce poids « tombait » au bon endroit.
Cette méthode, qui me semblait super simple n’était pas recevable… du coup, elle était sanctionnée.
On m’a donc appris à arrêter de l’utiliser.
La demande éducative était la suivante :
Au-delà même d’apprendre exactement la même chose que tout le monde : il faut apprendre la même façon de réfléchir.
Plus tard, j’ai lu que ma « sensation » vis-à-vis des chiffres se retrouvait chez certains autistes, qu’elle est parfaitement fonctionnelle et potentiellement plus efficace que la méthode classique. D’ailleurs, je t’invite à lire (lien) de Daniel Tammet, c’est un livre super enrichissant.
Ça c’était un exemple #MyLife. Tu peux probablement en trouver des tas dans la tienne.
Le résultat :
On nous fait penser qu’il y a UNE méthode pour UN résultat.
Toute déviance à cette méthode est sanctionnée.
Du coup les gens suivent un protocole sans se poser de questions.
Exemple : Tu cherches un boulot : tu fais un CV et une lettre de motivation. Même si ça ne marche plus du tout comme ça en pratique pour trouver du taf… Et d’ailleurs, trouver du boulot, c’est une idée… discutable.
Tu veux devenir chanteur(se), tu recopies un(e) autre chanteur(se).
Tu veux faire [n’importe quoi], tu fais strictement la même chose que quelqu’un qui l’a déjà fait. Voire même, tu demandes à cette personne de te montrer exactement comment y parvenir. Bim combo avec le point 1 !
Pas de créativité. Mode automatique.
Une idée pour te guider hors de là :
Fais les choses comme bon te semble.
Ne te limite pas au protocole.
Si ça ne fonctionne pas, change d’approche.
Si ça marche, ça marche. J’aime bien ce genre de lapalissade !
Exprime ta propre créativité.
La phrase résumé :
Si tu fais tout « comme il faut », tu fais la même chose que la plupart des gens et tu n’apportes rien d’original au monde. En copiant quelqu’un, tu peux juste prétendre à prendre sa place, hors, sa place est déjà prise. Assume de faire les choses à ta manière. Crée.
3. Tu as appris que le succès venait de la perception des autres
À l’école, tu es jugé(e) en fonction de normes.
Tes notes, ta popularité, tes aptitudes sportives, ton style vestimentaire, etc…
Si tu as de bonnes notes, tu es intelligent(e).
Si tu es bon en sport, c’est la classe.
Si tu fumes des clopes, t’es un rebelle.
Et ainsi de suite.
Le résultat :
Tu penses que c’est plus important d’être validé(e) par les autres que d’être en accord avec toi-même.
Ça compte davantage « d’avoir l’air » que « d’être ».
C’est plus important d’avoir 20/20 en SVT que de comprendre la biologie. Pire, tu penses que si tu as 20/20 en SVT, c’est que tu comprends bien la biologie.
C’est plus important d’avoir l’air cool sur Facebook que d’avoir une vie cool.
C’est plus important que les autres pensent que ta copine/ton copain est super plutôt que d’avoir une copine/un copain super.
C’est plus important de faire plaisir à papa et maman que de suivre une voie qui te plaît.
C’est plus important qu’on pense que tu aies du succès que d’être fier(e) de ce que tu fais.
Merci l’école ! Merci la télé !
Une idée pour te guider hors de là :
Arrête de te comparer aux autres. Trouve ce qui te motive. Fais-le.
La phrase résumé :
Tant que tu juges ta valeur à travers la perception des autres, tu vis par procuration. Tu vas être malheureux(se). Déprimer. Et mourir tout(e) seul(e) dans un bidon-ville. Bon ok, j’y vais un peu fort. Pose toi surtout la question : qu’est-ce que tu penses de toi-même ? Et si ça ne te convient pas, change.
4. Tu as appris que l’échec, c’est le mal
Si tu te plantes en cours, c’est la honte.
Si tu tentes un truc qui ne marche pas, tu es réprimandé(e).
Si tu essayes quelque chose et que tu n’y arrives pas, on se moque de toi.
Toute tentative qui n’est pas couronnée de succès est à proscrire.
Le résultat :
Tu évites de te mettre dans des situations d’échec. Tu fuis l’échec.
Hier encore, je parlais avec une fille qui me disait : « Même si des tas de gens disent que l’échec est formateur, moi, si je pouvais l’éviter toute ma vie, je le ferais »… Bin, ouais… normal. La plupart des gens évitent l’échec de toutes leurs forces.
Qui a envie d’échouer ?
Le souci dans l’histoire : tu ne tentes pas des tas de choses parce que tu as peur d’échouer. Partir en voyage, créer ton business, inviter un collègue/ta voisine/le barman/la nana de la biblithèque à sortir, etc…
Une idée pour te guider hors de là :
Essaye. Plante-toi. Réalise que tu as survécu.
Recommence. Apprends. Évolue.
Atteins tes objectifs.
Réalise que l’échec n’est pas un ennemi et qu’il a son rôle à jouer dans la vie.
Et aussi : achète mon dernier livre et mets-le en pratique.
La phrase résumé :
Même si on t’a fait croire que tu n’as qu’une seule chance de montrer ta valeur (un examen, un entretien d’embauche, une relation de couple, etc…) et que tu n’as pas le droit à l’erreur, réalise que ta vie ne s’arrête pas là et que l’échec fait partie de l’apprentissage. Sans non plus tomber dans l’extrême de te complaire dans la médiocrité : l’échec est juste une étape sur ton chemin. Si tu évites l’échec, tu n’avances pas plus loin.
5. Tu as appris à ne pas remettre en question tes sources
Une élève, Nicolette à son prof – Monsieur ! Comment vous trouvez ce résultat ?
Un autre élève, Jambono (Ok c’est pas un super prénom…) avant d’avoir eu la réponse du prof – Bin attends, il est prof de maths quand même !
Le prof, Mr Pétafon (…) – Tu appliques cette formule. Et tu fermes bien ta g…
Nicolette (encore elle) – Je veux dire, comment elle fonctionne cette formule ?
Mr Pétafon – J’ai dit TA GUEUUUULE ! *Puis il sort sa kalachnikov et commence à tirer dans la foule*
Bon… encore une fois, il se pourrait que j’exagère un tantinet.
Le principe est le suivant : on nous dit comment ceci ou cela fonctionne.
C’est comme ça que la guerre s’est passée, c’est comme ça que sont structurés les atomes, c’est comme ça qu’il faut présenter une analyse de texte, etc…
Ce qu’on nous apprend à l’école est considéré comme des vérités immuables.
Le résultat :
Tu te fais une représentation du monde rigide et dogmatisée, sans laisser de place à l’interprétation.
Tu imagines qu’il y a des choses vraies et d’autres fausses et par conséquent que si quelqu’un pense différemment de toi, c’est qu’il y en a un qui a tort et l’autre qui a raison.
…Et Mr Pétafon s’est fait réprimander et a dû prendre un congé sans solde.
Une idée pour te guider hors de là :
Remets en questions ce que tu sais.
Diversifie tes sources : si tu ne te réfères qu’à des livres, blogs, conférences, gourous qui vont dans la même direction, ça ne sert qu’à conforter ta propre perception du monde et pas à la faire évoluer.
Explore.
Tu ne sais rien. Et moi non plus. D’ailleurs j’espère que tu ne lis pas seulement mon blog. Il est plein de conneries. J’écris tout ça pour que tu likes ma page Facebook. Biatch !
La phrase résumé :
Tes certitudes ont pour rôle de te rassurer. C’est agréable de te dire que le monde fonctionne comme-ci ou comme-ça. Cependant, ça ne reflète qu’une perception de la réalité. Ose remettre tout ce que tu sais en question pour approfondir ta compréhension de ce qui est.
Promis, quand je serai président de la République Française, je réformerai l’éducation.
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Hey !
Pas d’accord avec tout, mais y’a plein de vérités aussi dans cet article (j’adore le point 4), j’aime bien la réflexion que tu amènes sur ces sujets où malheureusement on a tendance à ne jamais réfléchir.
On passe 15 ans à l’école, et pas un cours sur des sujets primordiaux comme entre autres :
– la nutrition (et ouais, avec un peu d’éducation là dessus on pourrait réduire l’obésité et faire économiser une blinde à la sécu, mais non, les intégrales doubles c’est plus important)
– la gestion de son argent (c’est juste primordial dans la vie de comprendre comment gérer son argent, mais c’est un sujet tabou, et l’oxydoréduction c’est plus important)
– l’épanouissement personnel (tu peux passer ta scolarité à être mal dans ta peau sans qu’on te donne une seule solution, mais savoir calculer le champ magnétique dans une bobine c’est quand même la classe)
Bref, pour moi le système éducatif est à revoir dans les grandes largeurs, et pas seulement par des petites réformes de façade. Il était adapté il y a 100 ans, mais maintenant il est devenu archaïque et peu de gens s’épanouissent en son sein.
Je rajouterais même un point 6 : fais un travail selon tes capacités et non selon tes envies.
Si tu es bon en maths : tu seras ingénieur. Je me suis fait engueuler comme du poisson pourri en terminale parce que je pouvais intégrer une prépa mais que je n’en avais pas envie.
Si tu es nul en cours : travail manuel. Si tu es bon : travail dans un bureau. Même si le rêve de ta vie c’est d’être artiste ou boulanger, on fera tout pour t’en dissuader.
Je trouve ça idiot de dévaloriser les métiers artistiques ou manuels.
Merci pour ton point de vue et tes ajouts 😉
Bonjour Damien,
Je rejoins Hervé dans son commentaire. Travaillant dans divers établissements publics je ne suis pas d’accord avec tout mais dans les grandes lignes oui tout à fait.
Essentiellement le rapport à l’échec et au questionnement, avec lequel je me bats lors de mes cours particuliers.
Quoi qu’il en soit merci de partager ce bout de révolution.
Avec plaisir 😉
Je me permettrai de rajouter que l’école ce n’est pas seulement des cours dans lesquels il y a des programmes, une certaine pédagogie et des profs … c’est aussi toute une communauté enfermée par obligation dans la promiscuité, par groupe d’âge.
Donc Tu y apprends que « apprendre », c’est quelque chose qui se fait sous la contrainte et uniquement avec des gens de janvier à décembre de ta même année, sous la direction bienveillante d’un adulte sympa de s’occuper de microbes.
Tu y apprends les relations sociales sur une base complètement biaisée par cette promiscuité et ce découpage. Cette forme de socialisation est soit disant indispensable à ta maturation, sinon tu deviendras un psychopathe non intégré dans la société.
Qu’importe que cette promiscuité, ajoutée à la contrainte des méthodes / pédagogie, soit source de stress et conflits et t’apprenne juste la loi du plus fort en plus de la loi du « plus dans la norme ». La résolution de conflits il faut dire que ce n’est pas dans les programmes et qu’il n’y a pas de prof de résolution de conflits. On pourrait espérer que les adultes présents dans ces communautés de nains ou boutonneux puissent être des inspirations, des repères par leur empathie, leur conduite exemplaire, leur démarche de sages… mais non, faut pas pousser !! Les adultes y sont là pour t’apprendre la supériorité, la hierarchie ; parce que c’est cela dont la société a besoin pour sa pérénnité. Que deviendrait une société où tout le monde pense par soit même ? ne serait ce pas le début de la fin ?
Par ailleurs, petit point au sujet de l’échec. Il me semble qu’il ne s’agit pas de rechercher l’échec à tout prix non plus ; mais de ne pas avoir peur de l’échec. De ne pas s’empêcher d’agir, d’essayer, de tester, de prendre des risques (mesurés, en conscience) parc crainte d’une possibilité d’échec. Certes « ils ont réussi parce qu’ils ne savaient pas que c’était impossible » nous incite à sortir du cadre mais toute prise de risque consciente est un espoir de réussite à la base et c’est cet espoir qui nous fait avancer.
Merci Estelle pour ton opinion et tes ajouts !
Carrément d’accord avec toi à propos de l’échec.
C’est cool que tu aies pris le temps de partager tout ça 😉
Encore merci et à bientôt !
Merci Damien, encore plein de trucs qui font avancer !
Mon avis / Mon expérience : L’école en se concentrant sur l’acquisition de savoirs nous fait oublier le plaisir des activités manuelles et de la création, le libre arbitre de choisir ce que l’on veut apprendre et retenir. Ma fille est très bonne à l’école et cela me fait très peur. On m’a dit qu’elle était soit hyperadaptée (youps l’éducation que je lui ai donnée? et que j’ai recue?) soit très ‘intelligente’. Alors je lutte pour être sure que ce n’est pas le 1er cas et je cherche comment la désadapter !
Merci Christine pour ta perspective 😉
Trop fort! Ton site. J’aime. C’ est tout une ecole de pensee…!
Héhé ! Merci pour ton com Alain 🙂 Ça fait plaisir !
J’adore ton article mais c’est dommage qu’il y ait une faute dans le titre (5 choses que l’école nous a apprises)
Oh ! Merci Laëtitia pour ton gentil commentaire.
Et double merci pour m’avoir fait remarqué cette faute !
À très vite 😉