*Lutin*…
Je m’en étais pas rendu compte…
Mais je suis tombé dans un piège.
Ça craint.
J’étais en train de m’enfermer dans une petite boîte.
Voilà comment ça s’est passé :
- En 2012 j’ai quitté mon taf et créé ma première entreprise (de jeux-vidéos)
- Puis j’ai créé un tas d’autres business (de l’exportation de poivre aux applications mobiles en passant par la conception de chemises sur-mesure) tout en voyageant autour du monde
- En 2014 je commence à parler de mes expériences hors des sentiers battus sur PleinDeTrucs.fr
- En 2015 j’écris deux bouquins (Comment dormir 2h par jour et Comment trouver ce que tu veux vraiment au fond de toi et le faire)
- En 2016 je montre à un petit groupe comment développer leur propre Easy Business et gagner leur vie en faisant ce qu’ils aiment
- En 2017 je crée deux programmes vidéos (Comment avoir un mental de Champion et Comment trouver quoi faire pour t’épanouir et gagner de l’argent)
- En parallèle de tout ça, je continue d’accompagner des aspirants entrepreneurs dans le développement de leur business
Jusque-là, tout va bien ! C’est une super aventure.
Et là…
Mine de rien, je réalise que je me dirige de plus en plus du côté « Consultant en business ».
Et dans une certaine mesure c’était une bonne chose… mais tu vas voir où ça m’a mené !
Même si mes propres business et mes investissements me permettent de gagner ma vie…
…une grosse partie de mon temps est consacrée à enseigner l’entrepreneuriat.
Via des formations et via de l’accompagnement perso.
Et d’une part, c’est vraiment cool et gratifiant :
Parce que c’est super valorisant de transmettre mes compétences et voir mes clients trouver à leur tour leurs propres clients et gagner leur vie en faisant ce qu’ils aiment.
Mais d’autre part ça limite considérablement mon identité :
Je deviens principalement un « Consultant en business » et c’est ce qui occupe l’essentiel de mes journées.
Pendant un certain temps, c’était exactement ce que je VOULAIS faire :
Partager au maximum mes compétences en entrepreneuriat et aider mes clients à gagner leur vie hors des sentiers battus.
Et c’était génial parce que j’avais le sentiment d’apporter une approche fraîche et différente de l’entrepreneuriat.
Mais ces derniers temps, le milieu de la formation online a commencé à devenir de plus en plus à la mode.
On voit de plus en plus de formations pour « gagner sa vie sur internet » avec des systèmes « marketing » pour « vendre en boucle ».
Les pubs sur Facebook se multiplient et les promesses sont de plus en plus alléchantes.
Comme s’il suffisait de connaître une « recette secrète » pour gagner des fortunes sans lever le petit doigts.
Je trouve ça débile.
Parce qu’à mes yeux, entreprendre, c’est apporter de la valeur à un public donné.
Pas connaître une série de tactiques préformatées.
Comme s’il suffisait de créer un ebook ou une formation et mettre en place un tunnel de vente pour gagner sa vie online sans se soucier du public que l’on sert et ce qu’on lui apporte.
Ça m’énerve !
Mais ça vend.
Parce qu’un tas de gens sont obnubilés par ces promesses de gain facile.
Alors ils achètent formation sur formation dans l’espoir d’une solution miracle.
Et le milieu de la nouvelle vague d’entrepreneuriat sponsorisée par la pub Facebook commence un peu à me sortir par les yeux.
Petite digression pour te dire à quel point c’est foireux :
Certains « formateurs » encouragent à créer des formations en DEUX jours !
N’importe quoi !!!
Il m’a fallu 5 mois pour créer la formation qui m’as pris le MOINS de temps à créer.
Et ça fait plus de 3 ans que je fais évoluer ma formation Easy Business.
Je ne dis pas que leurs « systèmes » ne marchent pas parce que ça marche au moins pour eux, je dis juste que ça me saoule. Grave.
Bref… le milieu des formations internet est furieusement vicié et on trouve de tout et n’importe quoi.
Fin de la digression ^^
De mon côté, avant même que ça devienne la mode, j’ai créé les formations que j’aurais aimé avoir quand j’ai commencé mon aventure entrepreneuriale.
Et je les ai créées avec mes tripes pour accompagner les dissidents qui veulent se lancer dans leur propre aventure.
Ça s’est fait petit à petit et c’était satisfaisant.
Mais aujourd’hui je me sens coincé dans cette identité de formateur en entrepreneuriat au milieu du brouhaha ambiant.
À partager la scène avec la bande des « magiciens » qui te promettent monts et merveilles sans effort…
…tout en chiant sur ma vision utopique où chaque personne qui le souhaite pourrait développer un business plein de sens afin d’apporter sa touche personnelle autour de soi.
En d’autres termes :
Ce qui avait commencé comme une expédition idéaliste sur des océans peu explorés est devenu un barbotage cacophonique sur la côte d’azur.
Certes, vu que je me démarque pas mal du lot, je m’en sors plutôt bien…
…mais l’environnement a perdu de son attrait à mes yeux.
Résultat aujourd’hui :
Même si l’entrepreneuriat est toujours MÉGA important dans mon style de vie, ça me gave un peu de parler MAJORITAIREMENT de ça.
Parce qu’il y a un tas d’autres sujets qui m’intéressent !
Notamment EXPÉRIMENTER de nouveaux trucs 😀
Je me suis retrouvé piégé dans le confort de cette identité de consultant/formateur en business en laissant un peu de côté le reste.
Et même si c’est une partie de mon activité que je kiffe et que je veux garder – notamment parce que j’adore ma relation avec mes clients :p − je veux m’accorder plus de temps à explorer plein de trucs (point fr biatch !).
Donc voilà le topo :
Je vais laisser mes formations accessibles tout le temps et je prendrais juste quelques clients en accompagnement sans faire de gros lancements.
C’est mon plan pour le moment.
En parallèle de ça, je vais explorer d’autres pistes de financement hors des sentiers battus, je te raconterai ça au fur et à mesure. Héhéhé ^^
Et je vais re-parler de sujets que j’avais mis un peu de côté parce qu’ils étaient pas directement liés à l’entrepreneuriat.
Genre la gestion des finances et le minimalisme par exemple.
Parce que c’est des aspects méga-importants pour mener une vie libre et pleine de sens.
Ce que tu peux retirer de cet article
Fais gaffe à l’identité que tu te construis.
Parce que ce qui te semble bien à un moment donné peut changer en fonction du contexte extérieur (dans mon cas l’avènement des « formations crées en deux jours » et la « mode de l’entrepreneuriat ») et en fonction de qui tu veux devenir (dans mon cas ne pas m’enliser dans le rôle de formateur/consultant et continuer mes aventures philosophico-entrepreneuriales !).
C’est le genre de réalisations qui ne nous sautent pas au visage sur le coup mais qui nous emprisonnent petit à petit.
Par exemple :
- Tu es fou(lle) amoureux(se) et au bout de quelques années ta relation se transforme petit à petit en conflit permanent
- Tu voulais devenir avocat(e) parce que t’avais un désir de justice puis t’as gravi les échelons, t’es devenu juge et malgré le statut social, tu détestes ton boulot qui n’a plus rien à voir avec les raisons pour lesquelles tu avais commencé
- Tu voulais déménager dans le sud parce que tu voulais du soleil mais tu te retrouves isolé de tes amis et de ta famille et t’arrives pas à t’adapter
Ce qui commençait par une bonne idée est devenu une obligation par habitude.
Et t’as un sentiment moisoche et difficilement descriptible de « qu’est-ce qui a bien pu déconner en cours de route ».
La bonne nouvelle, c’est qu’en étant attentif(ve) à ce sentiment, tu peux identifier ce qui cloche et DÉCIDER d’y agir dessus.
Évidemment, c’est pas facile.
Pas facile du tout même.
Parce que t’es dans une situation ultra-confortable malgré ce picotement désagréable.
Pour reprendre nos exemples :
- T’es dans une relation de couple que tu connais bien (même si à l’heure actuelle tu en souffres)
- T’as un boulot prestigieux, respectable et respecté (même si à l’heure actuelle tu en souffres)
- Tu habites dans un endroit sympa et ensoleillé malgré que tu sois loin de tes proches (même si à l’heure actuelle tu en souffres)
Et de la même manière, ma situation de consultant en business est plutôt cool :
Je peux bosser d’où je veux, je gère mon temps comme je veux, je trouve facilement des clients et j’ai des revenus réguliers.
Mais au fond, j’ai l’impression de ne pas utiliser mon potentiel au maximum et de m’être enfermé dans une activité limitée dans un milieu que je trouve de plus en plus malsain… et dans une certaine mesure, j’en souffre.
Donc c’est pas évident de se distancer de cette identité sécuritaire et d’explorer de nouveaux horizons.
Mais tu sais quoi ?
C’est juste un piège.
Souvent on surévalue le risque de la perte alors qu’en pratique on a strictement aucune idée des probabilités.
« On sait ce qu’on a à perdre mais on sait pas ce qu’on a à gagner » comme dit le vieil adage.
Connerie !
On a aucune idée de ce qu’on a à perdre.
Ne serait-ce que toutes les vies potentielles desquelles on passe à côté.
En revanche ce qui est fort probable, c’est qu’à protéger le status quo, on n’avance pas et on a la (pseudo) garantie que demain sera sensiblement similaire à hier.
Donc quand t’es sur la bonne voie, c’est parfait.
Mais quand tu sens qu’il y a un truc qui déconne, tu peux pas te contenter de faire l’autruche et d’attendre que ça passe.
Parce que les décisions que tu vas prendre aujourd’hui vont forger ton identité et ta vie de demain.
Du coup :
- Qui tu veux être demain ?
- Est-ce que ton identité actuelle t’empêche de devenir cette personne ?
- Et si t’étais déjà cette personne aujourd’hui, qu’est-ce que tu ferais tout de suite ?
Autant de questions qui nous passent subrepticement par la tête et qu’on s’empresse de refouler pour éviter de nous confronter à ce qui est vraiment important pour nous dans le temps qui nous est imparti.
Sur ces bonnes paroles, je vais aller regarder un Stranger Things en bouffant une glace banane-chocolat-noix de pécan histoire de pas trop y réfléchir.
Lol.
Bonne journée nuggets !
– Damien
Parce que la vie ce n’est pas que le travail ! Contente de te retrouver bientot sur d’autres sujets. De mémoire j’ai commencé à te suivre un peu avant la danse de l’air (que je recommande toujours tellement c’est une bonne base de départ) et c’est vrai que tes articles avant l’easy business étaient très inspirants aussi (et complémentaires dans l’état d’esprit a easy business je trouve).
Bibi contente
Ccil de la team nuggets
Héhéhé 😀 Merci pour ton feedback Ccil (et content d’avoir de tes nouvelles, j’espère que ton projet avance bien) !
Salut Damien,
super cette réalisation que tu as eu et surtout, la décision que tu as prise de ne pas rester coincé dans un truc qui ne te convient plus.
« Parce que ce qui te semble bien à un moment donné peut changer en fonction du contexte extérieur »
Complètement, et… de ton contexte intérieur aussi. Le seul truc qui ne change pas, c’est le changement comme dirait l’autre. On a des bases oui, mais après, ça peut se traduire par des tas de manières différentes.
« Et je vais re-parler de sujets que j’avais mis un peu de côté parce qu’ils étaient pas directement liés à l’entrepreneuriat.
Genre la gestion des finances et le minimalisme par exemple »
Super ! C’est carrément des sujets qui m’intéresse, y’a vraiment plein de trucs à explorer, à faire partager et surtout, tu sais de quoi tu parles dans ces sujets (= tu as vraiment expérimenter, tu as des résultats).
En fait c’est lié ces sujets si on y réfléchit avec le fait d’aider des gens à devenir entrepreneurs, à ta façon de voir l’entrepreneuriat.
Bref, hâte de découvrir tes prochaines productions sur le sujet 🙂
Excellente soirée Damien !
Yes Marine !
Et t’as carrément raison que quand on y réfléchi de manière plus large, on peut lier ces sujets liés à l’entrepreneuriat ^^.
Content que ça te branche en tout cas et à bientôt !
Et merci pour ton message 😉
Merci Damien ! J’étais justement dans la même réflexion, à réaliser que je m’étais auot-étiquetter en sensibilisActrice principalement gratuite sur le burn-out, aussi à cause de mes croyances, alors que je m’éclate aussi énormément dans le dessin et le graphisme pur (d’ailleurs j’adore tes articles dans leur version illustrée), et que l’équilibre est quelque part entre les deux en me laissant toujours des voies d’explorations… Comme tu le dis, et Gandalf aussi : choisir quoi faire tu temps qui nous est imparti, mais choisir soi, un mix de je, de jeu, loin des recettes toutes faites et des promesses, juste ce qui nous fait kiffer et permet de contribuer en s’amusant 🙂
Jolie réflexion Sandra :p
Top que l’article ait résonné avec ta situation !
Et merci pour ton feedback sur mes articles illustré (c’est vrai que je m’éclate à faire les dessins ^^).
J’en profite aussi pour te dire que je kiffe tes dessins, graphismes et références sur ton site (il y en a un tas qui m’ont fait marrer XD) !
Hello Damien
Pour en avoir discuté avec toi, ce truc-là, je l’ai vécu il y a quelques mois.
Raz-le-bol de cette jungle du business ou l’on te fait miroiter des gains faciles et des objectifs débiles pour y arriver en deux coups de cuillère à pot 😉
Je me suis extraite de tout çà parce que je me rendue compte qu’il y avait bien plus que çà en moi. Je suis une entrepreneure au sens large du terme, ce n’est pas seulement une question de métier. C’est un état d’esprit.
Et comme tu es un voyageur dans l’âme, c’est évident qu’à un certain moment, tu te sentes à l’étroit sur la même île. Tu ressens le besoin de t’envoler à nouveau.
Ravie de suivre tes nouvelles aventures 🙂
A bientôt 😉
Merci pour ton message Patricia 😀
Et à très vite !